A sequel to Olphera
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 Vorodill Da'Boléro : La Goutte de Feu

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MessageSujet: Vorodill Da'Boléro : La Goutte de Feu   Vorodill Da'Boléro : La Goutte de Feu EmptyLun 15 Oct - 2:12

...à Hirman.

Je me réveille. Mes paupières sont lourdes et je sens encore la fatigue m’inciter à rester allongé, pour m’assoupir. Tout ce que je veux, c’est rester là et ne plus bouger. Mais, tout d’abord, pourquoi est-ce que je me suis réveillé? Dans mes pensées brumeuses, j’essaye de découvrir la réponse, mais elle semble toujours m’échapper. Abandonnant ce combat inutile, je décide de me laisser aller et je ramène mes genoux vers moi pour me rendormir. Avec mes mains, je remets ma couverture sur ma tête pour échapper à une lumière quelconque qui tente de s’infiltrer sous mes paupières. Mon lit est si doux et ma fatigue m’emporte si bien que tout semble être réuni pour que je vive un véritable moment de détente. C’est alors qu’une main s’abat sur mon épaule en me secouant.

«Voro! Réveille-toi!» Mon père! C’est mon père qui a essayé de me réveiller tout ce temps! Dès que je m’en rendis compte, je me levai d’un coup sec en poussant un cri de surprise, et en voulant me mettre debout sur mon lit, mon pied droit glissa sur la couverture et je tombai en arrière, sur le sol. Ma tête heurte le plancher et une douleur fulgurante s’y répand, m’obligeant à poser mes mains au-dessus de ma nuque, en désirant que tout cela cesse.

«Quârta!» dis-je pour jurer. Et puis, j’entends un éclat de rire me parvenir. À travers la souffrance qui semblait ne s’estomper que graduellement, j’eus de la difficulté à identifier qui gloussait. Quand mon supplice fut supportable, je relevai la tête et je vis la personne qui pouffait de rire.

Non, ce n’était pas mon père, mais Xir. Xir, dont la voix ressemblait tellement à celle de mon père. De notre père. Mon frère jumeau; mais nous ne sommes absolument pas identiques, on ne fait que se ressembler; se tenait là, près de mon lit, s’y supportant à l’aide d’une main tandis que l’autre tenait une lampe à l’huile d’écorce de bouleau boudeur. Mon cher aimé de frère ne peut même plus me regarder tellement il rit. Des larmes coulent au bord de ses yeux et son visage avait un teint rouge.

«Va te faire voir Xir!» dis-je d’un ton de colère. C’est dans des moments comme celui-là que je déteste mon frère. Tout pour lui est un divertissement. Sauf le travail à la ferme peut-être… J’ai envie de lui lancer des injures en pleine figure pour qu’il arrête de se moquer de moi! On dirait qu’il n’avait jamais rien vu de se drôle! Et bien sûr, il ne m’aide pas le moins du monde! Je dois me débrouiller tout seul pour me relever!

Tout d’abord, je me retourne sur le ventre et avec mes mains, je me relève doucement, sentant encore ma douleur vriller mon crâne. Dos à mon lit, j’en cherche le bord à tâtons, alors que je suis à demi-baissé. Je m’assis vite fait et je vois Xir qui s’est calmé légèrement. Il s’essuie légèrement le bord des yeux et me regarde, joyeux comme tout. J’en lui veux encore qu’il ait ricané, et surtout! surtout! je lui en veux de m’avoir réveillé de cette façon! Rien ne laissait entendre qu’il n’avait pas fait exprès de me crier dessus de cette manière, et pour cela, je garde un regard mauvais. Je me sens ridicule et idiot.

«Bon, tu as fini!? demandai-je brusquement.

–Oui oui frérot… répondit Xir, amusé, mais calme maintenant. Je venais juste te réveiller. On a du boulot.» Son sourire avait presque disparu. Et je pus voir que lui, il était bel et bien réveillé. Les cheveux courts, d’un châtain foncé, restaient comme à son habitude en bataille. Comme s’il se fichait qu’on l’eut cru négligeant; ce qui devait être le cas… Ses yeux marron me fixaient étrangement, sans me quitter une seule seconde. Et pourtant, malgré ce visage aux traits durs, Xir paraissait aussi innocent qu’un enfant. Avec le même type de sourire… Puis, j’observai ses oreilles pointues de demi-elfe. Seulement, avant que je puisse m’y attarder, il s’apprêta à parler. Tout en faisant bouger ses joues un peu creuses et ses lèvres fines. « T’attends quoi!? Papa nous attend! Allez! Une autre journée de travail!»

Sur ce, il prit sa lampe et sortit de ma chambre, abandonnant ma pièce à l’ombre. Je regardai par la fenêtre et je vis le ciel teinté d’un bleu foncé qui tournait progressivement au pâle. C’était l’aube. Une autre journée de travail à la ferme m’attendait, et à cette perspective, ma colère contre mon frère diminua considérablement. Les tâches que nous aurions bientôt à accomplir rempliraient très bien la journée, et nous n’aurions pas vraiment le temps de nous occuper de nos chamailleries si ne nous voulions pas que notre père s’impatiente contre nous.

Je soupire un coup et me résigne aux prochaines labeurs. Habillé en paysan, vivant comme un paysan, mangeant comme un paysan, j’avais néanmoins un lit confortable. C’était toujours mieux des draps moyennement propres à de la paille… et ce lit m’attirait tant! Pourtant, je le savais : si je ne travaillais pas, je ne mangerais pas.

Tout d’abord, je vais vers le miroir accroché à côté de la fenêtre et je m’y dévisage. J’avais une mine affreuse. Mes yeux turquoise; d’un pâle très contrastant; gardaient quelques cernes, mon visage montrait une lassitude extrême, et mon absence de sourire n’arrangeait rien les choses. Pourtant, je m’y contemplai, détaillant chaque trait. Et je me rendis compte que mes cheveux, noirs avaient la même coiffure que Xir! Nous avions la même longueur de cheveux, mais de là à avoir la même coupe… je devais avoir très mal dormi. Comme mon frère, je portais des traits durs et je lui ressemblais, quoique moi, je n’affichais pas très souvent de sourire et c’était tout aussi bien comme ça. Autant me différencier de Xir. Une chance que nous n’avions pas le même visage en plus d’être jumeaux. Pour finir, mes oreilles. Des oreilles pointues. Des oreilles de demi-elfe.

Poussant un autre soupir, j’en vins à me demander pourquoi j’avais toujours l’air de mauvaise humeur. Disons qu’en ce moment, j’étais au neutre. N’en pouvant plus de voir ce visage déprimé alors que je ne l’étais pas, je sortis de ma chambre. Le peu de lumière ne me permettait pas réellement d’avoir une bonne vision des choses, cependant, je pouvais avancer sans avoir peur de me cogner quelque part. J’avançai dans le couloir pour me retrouver à l’entrée de la cuisine.

Au milieu de la pièce se trouvait une longue table de bois recouverte de quelques assiettes vides, de deux cruches d’eau, d’ustensile en bois, d’un pot de marguerites, d’une miche de pain avec un bol rempli de beurre à côté, et d’outils de tannage de peau qui ne devaient pas être là. Au-delà de la table, au mur, se trouvait une cheminée où un feu tranquillisant brûlait trois ou quatre bûches. Aucune marmite ne se trouvait au-dessus.

Cinq fenêtres donnaient sur l’extérieur et les pans des murs de la salle étaient remplis d’étagères couvertes de peaux d’animaux, de conserves de nourriture, d’objets désuets (boussoles, couteaux, petits miroirs. etc.) et un de ces pans était réservé à un placard où la grande partie de la nourriture résidait.

Mon père, Yordak, se trouvait à table. Mon frère et moi tenions beaucoup de lui physiquement, autant au niveau du visage que du corps. Même si nous étions grands, notre père nous dépassait de plusieurs centimètres et même s’il revêtait des vêtements de paysan, la précision de ses mouvements et le choix de ses paroles tendaient à prouver le contraire. La seule différence majeure entre lui et nous est les oreilles. Mon père est humain et ma mère elfe, et mon frère et moi avons reçu nos oreilles pointues de notre mère, alors que celles de notre père sont rondes. Je l’examine calmement, et je remarque ses longs cheveux noirs attachés en queue de cheval, ce qu’il ne faisait que rarement. À ce détail, je ne pus m’empêcher de froncer davantage les sourcils.

«Eh bien Vorodill… me déclara mon père avec un sourire en se tournant vers moi. Tu sembles avoir une mauvaise mine. Mal dormi?

–Exactement, répondis-je avant de lâcher un long soupir. Où est Xir?

–Parti aller chercher de l’eau au puits. Nous n’en avons plus. Viens t’asseoir! Aujourd’hui, on s’amuse!» Ces derniers avaient été prononcés jovialement, et mon père ne se départit pas de son sourire. Jamais il ne se moquait de moi, alors pourquoi dire ce «aujourd’hui, on s’amuse!»? En essayant de réfléchir à la question, je fronce les sourcils sans m’en rendre compte d’une telle façon que mon paternel s’esclaffe. Qu’est-ce qu’ils ont tous à rire aujourd’hui? pensai-je.

«Vorodill, Vorodill… débuta mon père, toujours avec un sourire sur le visage qui ressemblait trop à celui de Xir. Tu te fais avoir à chaque année! Ton frère le fait à chaque coup, et tu tombes dans le piège encore une fois!» Pendant un instant, j’ignore complètement ce dont mon père veut me parler. Tout à coup, le déclic se fait en moi. Hier soir, c’était la pleine lune. Donc… la Fête du Printemps! Elle a lieu à chaque année pour célébrer le retour de la floraison et des récoltes, et pendant une journée complète, ce sont les réjouissances. On boit, on mange, on chante, on danse, on achète et on se divertie. Et Xir qui lui avait dit qu’ils allaient travailler toute la journée! Le salaud avait encore une fois osé! Il lui avait caché ça pendant des jours!

«Je vais le tuer! m’écriais-je, furieux. Xir va me le payer!

–Allons, allons… répliqua calmement mon père. Ce n’est pas si grave… vous êtes deux jeunes hommes de quinze ans; vous devriez être capables de ne pas vous disputer. Allez, viens t’asseoir! Une belle journée qui s’annonce!» J’obéis, tout en essayant de contenir ma colère contre celui qui me servait de frère. Je vis la lampe qu’il avait amenée dans ma chambre posée sur la table, éteinte. Effectivement, il était allé chercher de l’eau au puits. Et il ferait mieux de prendre son temps.

Je pris un morceau de pain et le beurra fortement tandis que mon père finissait sa part. Après quelques minutes à mâcher sans y penser ma tranche de pain, je sentis ma deuxième colère contre Xir s’estomper, mais plus lentement que la première. C’est alors que ce dernier rentra en franchissant la porte. Dehors le soleil commençait à poindre à l’horizon, colorant en partie le ciel et les nuages d’un orange saisissant. Xir referma la porte d’un léger coup de pied parce qu’il avait deux sceaux d’eau dans les mains. Aucun sourire n’illuminait son visage, mais je savais au fond de moi qu’il jubilait du tour qu’il m’avait joué. Et ma chute de ce matin avait dû être un bonus fort apprécié.

Mon frère prit les sceaux et les apporter près du foyer. Il prit une marmite rangée sur une des tablettes de la pièce et la remplit d’eau. Un des sceaux se retrouva vide et fut serré, tandis que la marmite, quant à elle, se fit suspendre au-dessus du feu afin d’éliminer toute forme de maladie. Xir revint vers nous et s’assit à table pour prendre une tranche de pain qu’il coupa et la beurra comme moi. Tout en faisant cela, ne nous regardant pas, Xir déclara d’un ton faussement indifférent : «Tu crois qu’on croisera Lilia sur la route Vorodill? Sa famille est celle qui habite le plus loin du village, et nous sommes leurs voisins. Ils vont sûrement passer par ici…

–Qui est Lilia?» questionna mon père d’un ton intéressé et un peu moqueur.
Je posai mon regard sur mon frère et ce dernier sourit légèrement. En fin de compte, il semblait décidé à me pourrir à la vie jusqu’à ce que je n’en puisse plus. Sans me presser, je fis en sorte de ne pas laisser paraître un seul signe d’irritation, ce qui fut très difficile. Quant à Xir, il continua sur sa lancée. «C’est la fille du vieux Basaph papa. Elle a notre âge.

–Vraiment...? acquiesça mon paternel avec un coup d’œil dans ma direction. Et elle est comment? reprit-il.

–Plutôt belle… affirma Xir en prenant sa première bouchée de pain. Cela va faire quelques mois qu’elle tourne autour de Voro. Quand elle se retrouve avec lui, elle fait tout pour se coller. Je t’envie vraiment frérot… tu ne l’as séduite que quelques minutes et regarde où tu en es…»

Voici un premier jet de l'histoire que j'écris. J'enverrai une carte pour situer un peu mieux.
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