Errance (pv)

-Je suis désolé mais on ne veux plus de toi ici..

Day regardait un vieil homme un peu dégarnit sur le dessus lui parler calmement. Il se faisait jeter une fois de plus par un propriétaire. Un autre ordi qui avait l’apparence d’un enfant s’approcha alors du vieillard, le saisissant par la jambe comme s’il était un peu effrayé par Day. Mais tout ça faisait simplement partit de son processeur pour avoir l’air plus humain que possible.

- Même si ta technologie est très avancée pour ton age, tu as quand même 4 ans et ce n’est pas négligeable. De plus tu n’as pas de code de référence, si tu venais à te casser, ce serait dur de te réparer et ça me coûterait très cher.

Day observait tranquillement le jeune ordi-enfant. Lui était accepté car il avait à peine quelques mois. De plus, il avait une notice qui le suivait. Alors que Day était un ordinateur privé, ce qui faisait son fonctionnement compliqué et rebutait bon nombre de gens. Mais ils ne comprenaient pas que Day savait très bien s’occuper de tout son programme tout seul. Il n’y avait qu’à lui demander et il pouvait s’occuper de faire diverses mises à jour et changements dans son programme lui-même, sans l’intervention d’une personne humaine. Tous les ordi, surtouts ceux de 4 ans, n’avaient pas cette fonction.

Day salua poliment l’homme âgé et fit demi tour sans lui adresser la parole. Il était une nouvelle fois à la rue. L’avantage d’être un ordi à la rue était qu’on n’avait pas spécialement besoin de dormir, ni de manger et on ne manquait donc pas de grand-chose. Mais le problème c’est qu’on ne servait à rien alors.

L’ordinateur marchait déjà depuis un petit moment, il s’était rendu tout seul dans un quartier assez chic de la ville, cheminant dans une ruelle tranquille, sans destination précise. Il rencontra alors une petite fille qui pleurait en tenant dans ses bras un petit chat à qui il manquait une patte. Ah, c’était les derniers joujoux qui avaient la cote ça. Les cyber pet. Un ordinateur qui à l’apparence d’un animal.
Day s’approcha et s’agenouilla à coté de la jeune fille en larmes.

- Tu me le montres ?

Elle renifla alors un peu, l’observant deux ou trois fois, un peu réticente, avant de lui glisser soigneusement le mini ordinateur cassé.

- Il est tombé de l’étage et la patte à fait des étincelles avant de se détacher du corps.

Day prit le petit chat et remonta la manche de sa veste en cuir, dévoilant son bras. Il appuya à un endroit précis et il eu un petit bruit électronique. Son bras s’entrouvrit alors, dévoilant plusieurs câbles de couleurs différentes qui étaient logés dans son bras. Il se brancha au chaton qui avait sa prise dans son médaillon autour du cou. Tout de suite, un flot de données diverses, de souvenirs enregistrés par l’animal se déversa en lui. Il passa quelques minutes immobile avant de détacher le câble relié à l’animal.

- J’ai sauvegardé ses données, réparé quelques dégâts faits par la chute sur son processeur et lui ai mit un petit logiciel de protection. Il ne s’approchera plus des endroits dangereux. Je ne peux rien faire tout de suite pour sa patte. Demande à tes parents de l’emmener chez un dépanneur.

Il savait très bien réparer les cassures tel que celle-ci, mais il n’était pas équipé des outils adéquats comme certains ordinateurs fait pour la réparation d’objets divers. Day se releva et caressa de sa main la tête de la petite fille pour la réconforter. Celle si le regarda et le remercia, avant de s’en aller, courant avec son petit chat blanc encore abîmé, dans les bras.
Pendant un moment il avait espéré que cette petite fille le prendrait avec elle, comme elle prenait soin de son faux chat.

Day regarda le soleil qui devenait orangé, s’allongeant dans le ciel pour prévenir cette partie du monde qu’il allait tirer sa révérence.
L’ordinateur marcha alors un peu encore dans le quartier et décida de s’arrêter dans une petite impasse pas très fréquentée où il pourrait probablement se mettre en veille pour économiser son énergie, sans se voir saccager ou démonter. C’était un risque pour les ordinateurs errants. Après les pièces étaient revendues pour réparer d’autres ordinateurs. Mais c’était rare, la valeur d’un ordinateur étant plus grande lorsqu’il était en un seul et unique morceau.
Il se laissa s’appuyer contre le mur, regardant entre la fissure de deux maisons voisines, un petit rayon de soleil orangé l’éclairer. Il remarqua qu’il avait oublié de ranger ses câbles de connexion. Il appuya sur son bras au même endroit que précédemment et tout redevint normal, comme s’il était bel bien humain. Douce illusion…

Après sa rencontre avec Maliclya, le Traqueur s'était senti pris d'un étrange sentiment...
...les choses n'étaient plus comme avant...
...bien peu de choses revêtaient une quelconque importance à ses yeux...
...il continuait à vivre parce que c'était tout ce qu'il savait faire.
Et aussi, parce qu'il ne se souvenait pas du reste.
L' "incident" auquel il avait assisté l'avait rendu encoe plus amer, dans ses rares moments de "lucidité". Une lucidité qui devenait précieuse, car ainsi, dans ces moments, elle le motivait à rester le même homme.

Au détour d'une rue, ne pensant plus à rien, Nathaniel avait assisté silencieusement à la scène entre la petite fille et l'androïde de loin.
Assez troublé pour ne pas en être sûr, mais pas assez pour ne pas savoir qu'il s'agissait d'un robot, il fut étrangement touché par l'apparence terriblement humaine de ce dernier.
En fait... il lui rappelait Eelian et Neji à la fois. Cette gentillesse, sans rien demander d'autre...
Des cheveux ébouriffés, noirs, relativement longs et rattachés avec un bandeau sur le front, et un regard vert d'eau... il était assez grand, mais moins que Nat,mais le plus surprenant était cette expression apparemment indifférente... alors qu'on aurait dit qu'il semblait souffrir. Edifiant...

* Qu'est-ce qui t'a mené ici, sur mon chemin ?
Es-tu vraiment celui qui réanimera mes émotions mortes ?
Sauras-tu m'aider comme moi je souhaite le faire...?
Je ne sais pas si je réussirai à te servir à quoi que ce soit, mais le putain d'égoïste que je suis pense simplement que toi, tu sauras m'aider... *, pensa-t-il alors.

Alors, sans trop réfléchir, il s'approcha...

" Je m'appelle Nathaniel Solo, je suis Traqueur. Et je suis surtout une grande gueule, chiant et d'habitude solitaire, mais je respecte ceux qui m'entourent - sauf s'ils ne le font pas. Le fric me fait marcher, et je vis à mon rythme sans jamais me retourner, mais de toute façon je ne le peux pas.", commença-t-il, d'une voix calme et claire. "Je n'ai pas de temps à perdre non plus."

De fait, il ne savait vraiment pas quoi dire d'autre.
Et il sentait que le jeune androïde serait certainement sensible à son franc-parler.

"J'ai besoin d'un "assistant". Rien de bien compliqué, et je ne te toucherai pas ; tu garderas ta liberté, et je la respecterai. Et pour le reste, tu devras simplement me servir de "mémoire", car la mienne est déficiente.", Nat eut un étrange sourire, quelque peu teinté de douleur : "Je n'ai pas grand'chose à t'offrir, sache-le d'avance. Mais mes intentions sont claires : je veux une relation clean entre nous : nous serons associés. Cela te convient-il ?"

Il se rendit alors compte qu'il était plus stupide que prévu... ces mots... c'étaient quasiment les mêmes qu'il avait dits à Neji lorqu'il l'avait "apprivoisé".
Mais sans savoir pourquoi, il sut que ce seraient certainement les bons.

Le jeune ordinateur se retourna vers un homme assez grand aux cheveux noirs qui venaient de l’aborder. Sa façon directe de se présenter lui rappela la sienne lorsqu’on lui demandait sa programmation, il répondait ainsi. Sauf que lui cette manière de parler était dans son programme. Il se demandait pourquoi cet humain adoptait cette façon descriptive rapide pour parler de lui. Il comprenait très bien aussi de façon naturelle.

Day fixa ses yeux ambre qu’il n’avait encore vus que chez quelqu’un de son espèce, avant de répondre doucement sans agressivité ni même vraiment de compassion.

- Vous n’avez pas besoin de vous présenter ainsi.

L’ordinateur le regarda de haut en bas tout en analysant ses paroles. Il avait cru au début que cet homme voulait le voler mais finalement…
Ce qui étonna beaucoup Day fut un mot que prononça cet homme. Il lui laissait sa « liberté » ? Il ne semblait pas trop saisir qu’il ne connaissait pas ça, la « liberté » il était un objet qui vivait rien que pour répondre aux désirs de ses maîtres. La liberté lui était interdite. Pourtant, elle était au fond de lui, il pourrait la connaître un jour si son logiciel de secours se lançait. Mais pour l’instant ce n’était qu’un mot comme un autre don il connaissait la signification par cœur, mais comme celle écrite dans un dictionnaire. Et non pas comme une expérience déjà vécue, comme un humain normal quoi.

- Vous voulez être mon maître.

Fit-il pour conclure en une phrase t tout ce qu’avait en fait dis le traqueur depuis tout à l’heure.

- Ne vous inquiétez pas, je ne ferai que ce que vous me demanderez et je ferai en sorte de pas vous déranger. Tant que je peux vous satisfaire d’une façon ou d’une autre, ...je suis à vous.

Il n’y avait rien de plus. Pas de papier a signer, rien. Day s’offrait comme ça a la première personne qui le demandait. Ce qui expliquait pourquoi il avait eu autant de maîtres. Et à chaque fois il espérait qu’il serait gardé pour un long moment, peut être qu’il ne serait pas jeté du tout. Mais ça ne durait en moyenne que une semaine, un mois. Les gens d’aujourd’hui cherchant la performance et la plus grande qualité possible en matière de technologie et un ordinateur avec un cv aussi long et son age, ça voulait dire pour eux qu’il allait lacher dans pas longtemps. Et ils ne voulaient pas s’occuper d’une épave.

Quelque peu étonné, voire même interloqué par la réponse de son interlocuteur, Nat se permit alors une chose qu'il n'avait faite depuis très longtemps : il se mit à rire. A gorge déployée, même.

"Toi, vraiment...! Toi, tu me plais !", répondit-il, hilare. "Tu as raison, je ne suis pas sous le joug d'un quelconque programme et pourtant je parle comme une machine. Mais je préfère de suite que tu saches à qui tu as à faire. Car je te laisse le choix."

Nat eut un semblant de réflexion puis, s'allumant une cigarette en prenant grand soin de ne pas expirer la fumée sur son nouveu compagnon, il fit remarquer :

"Quel est ton matricule, jeune homme ? Enfin... comment t'appelle-t-on ? Car oui, je suis bien décidé à te faire reprendre du service. Un tel androïde laissé pour compte en pleine rue, c'est tout juste un véritable gâchis. Tu vas m'aider, oui."

Lui-même n'avait plus vraiment le temps, en fait. Il ne pouvait se permettre le luxe d'attendre que quelqu'un d'autre devienne son assistant... et l'androïde lui semblait vraiment idéal pour cette tâche.
Comme une manière de s'amender de la culpabilité qu'il portait au plus profond de lui, également...
En réalité, il y avait maintenant un peu plus de 4 ans, le dernier médecin qu'il avait consulté lui avait laissé entendre que la source de son mal était peut-être bien plus grave... au pire, le jeune androïde hériterait du peu qu'il possédait - "peu" qui, s'il était bien rentabilisé, pouvait devenir une belle source de revenus et promettre à son propriétaire un avenir sans nuage...

"...Mais je suis heureux que tu acceptes. A compter de maintenant, tu seras aussi libre que je le suis, libre d'aller et venir à ta guise. C'est ma seule condition."

Day regarda son nouveau propriétaire se mettre à rire. C’était l’expression humaine qu’il aimait le plus observer. Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Day comme pour répondre à ce rire.
En tout cas, pour Day, le choix était fait. Avoir un propriétaire était tout ce qu’il lui faillait et seulement ce qu’il lui faillait, il n’allait pas refuser.

Pendant qu’il le regardait parler, l’ordinateur se passa discrètement la main dans la nuque, appuyant une nouvelle fois sur un mécanisme caché de son corps. Ses yeux s’agrandirent alors et se vidèrent de leurs iris, ne laissant qu’un vert total observant Nathaniel. C’était le témoin visible lorsque Day lançait un de ses programmes en route, comme la diode lumineuse d’un appareil qui s’allume. Ce programme ci était l’empreinte rétinienne. L’homme en face de lui faisait maintenant partit de ses fichier et était classé dans le programme le plus important de son interface. Ce qui faisait qu’il ne pourrait à présent servir personne d’autre que Nathaniel. A moins que quelqu’un lui pique sa voix et son apparence et se fasse passer pour lui, mais c’était fort improbable.
Ses iris réapparurent doucement, comme si elles ne s’étaient effacées qu’un temps et son visage sans expression et robotique redevint tout de suite naturel et plus humain.

-D.A.Y. C’est le nom de mon processeur et également le mien. Mais je ne peux pas vous donner de marque de fabrication, je n’ai pas été conçu sur une base et en chaîne. Je suis unique dans ma catégorie et ma conception.

Day ne voyait pas mal cette idée d’assistant. Après tout, il était l’assistant de sa créatrice. Mais cet homme ne voulait peut être pas réparer et créer des choses dans le domaine de la robotique. Quel genre d’assistant il allait être ? De toute façon, peut importe ce qu’il ferait, il essayerait de l’assimiler de son mieux et de répondre comme il se devait aux exigence de son nouveau maître.
C’est alors que celui-ci aborda a nouveau le sujet de la liberté qui travaillait beaucoup Day apparemment. Il voulut poser une question, mais finalement, il se contenta seulement de dire.

- J’essayerai de l’être autant que possible alors Monsieur Solo.

Dit-il, se rappelant de son prénom et son nom, ainsi que toutes les données qu’il lui avait donné et toutes les données qui lui communiquerai avec le temps. Allant parfois jusqu’à faire une vrai biographie de certaines personnes mais de toute façon ses données étaient protégées par un puissant système de protection et accessible seulement part Day, et son maître, dans la mesure ou il ne voulait consulter que son profil personnel.

Day jeta un dernier coup d’œil au soleil qui descendait de plus en plus et répondit au tac o tac simplement en observant le ciel.

- Il est 19h23.

Comme pour avertir son maître. Et il savait de plus qu’il n’était pas prudent de se promener trop tard dans les rues de cette ville, autant pour un ordinateur et encore plus pour un humain. Derrière cette petite information se cachait donc une action de protection pour préserver son nouveau maître.

Nathaniel comprit plusieurs choses en regardant le jeune androïde, ressentant une certaine forme de nostalgie à son encontre ; il avait besoin d'un maître pour légitimer son existence. Il n'avait nulle autre choix pour cela...

Ceux qu'il avait connus et aimés auparavant, qu'il avait si vainement essayé de sauver d'une vie méprisable... eux aussi n'avaient pas de réelle vie.
Ils ne savaient alors pas que leur statut respectif n'était autre qu'un sacré paquet d'ennuis, une fausse raison d'être ce qu'ils n'étaient alors plus : des êtres soumis et enchaînés.
Et Nat s'était battu contre cela, voulant le meilleur pour eux, sans jamais avoir pu l'obtenir...

Day. Un joli nom, même si ce concept lui était sans doute inconnu.
Un nom plein de promesses...

Apparemment, il aimait le voir rire ; ensuite, lorsqu'il toucha légèrement sa nuque, Nat comprit instinctivement que Day venait sans doute de mettre en route un logiciel qui le concernait lui, sans doute une mise à jour du profil du Traqueur. Une "reconnaissance", quelque part.
Intrigué, mais peu décidé à lui poser toutes les questions nécessaires en plein milieu de la rue et à une heure aussi tardive, le Traqueur se décida à l'emmener enfin avec lui lorsque son compagnon lui donna l'heure sans autre forme de procès...

"Oui, je pense qu'il est temps pour nous d'aller voir ailleurs si nous y sommes.", lâcha Nat, comprenant l'intention masquée de Day."Rentrons Day, que je te présente ta nouvelle demeure. A présent, suis-moi ; nous aurons tout le loisir de parler là-bas."

TOPIC FINI, RENDEZ-VOUS A :
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