Bienvenue à la maison !

Les deux hommes étaient enfin arrivés. Enfin, l’homme et le semi-homme...bien que Day avait quasiment tout ce qui faisait d’un homme "un homme" peut être seul l’intérieur était différent, et les sentiments.
Leur route avait mit un petit moment à cause de l’endroit où s’était fourré Day et il était 50 à présent. ( l’heure lol ^^ )
D’avoir fait ce chemin avait presque épuisé les batteries de l’ordinateur qui n’avait pas pu se recharger de toute la journée, en plus réparer le petit chien lui avait fait perdre de l’énergie. Il espérait qu’il y aurait un endroit chez Nat où il pourrait se brancher. S’il tombait en veille avec pratiquement plus de batteries il serait plutôt compliqué de le redémarrer, surtout pour quelqu'un qui ne connaissait pas trop les ordinateurs.

- Ca à l’air sympas.

Fit Day en regardant la maison de l’extérieur, attendant que son nouveau maître ouvre et entre en premier.
Le plus dur avec ses observations c’est qu’on n’arrivait pas à savoir si ça venait vraiment de lui où si c’était son programme qu’il lui disait de dire ces choses.
Il retourna son regard vers Nathaniel l’observant un petit moment. Il n’avait jamais eu de maître dans son style. Il avait eu des adolescentes, des personnes âgées pour les aider, surtout des commerçants, mais jamais une personne comme lui ne s’était présenté devant lui.

- Avez-vous déjà eu un ordinateur monsieur Solo ?

Lui demanda t-il très calmement tout en continuant de l’observer. Il ne savait pas que fixer quelqu’un trop longtemps était parfois gênant pour la personne visée. Lui il n’y voyait pas de problèmes, en fait, cet individu l’intriguait beaucoup c’est pourquoi il ne le lâchait pratiquement jamais du regard.

Une fois la porte refermée, et peu après avoir vérifié qu'il n'y avait aucune présence ni mouvement suspect à l'extérieur (simple question d'habitude, car les gens n'aimaient pas les Traqueurs de son genre), Nat invita son jeune hôte à rentrer.
Il se dirigea machinalement vers la kitchenette, se ralluma une cigarette au passage puis ouvrit un placard, y saisit vivement une bouteille de rhum passablement sale puis stoppa son geste en plein milieu.

- Ca a l’air sympa.

Cette simple remarque le fit sourire, puis le poussa à allumer un petit réchaud couvert de poussière.
Il sortit alors du café et entreprit de le moudre tout en sentant le regard inquisiteur mais non moins détaché de Day sur lui.
Qu'importe, cela ne le gênait pas.
Cela... lui faisait juste un peu bizarre d'avoir de nouveau de la compagnie, fut-elle "artificielle".

- Avez-vous déjà eu un ordinateur monsieur Solo ?

Excellente question..., pensa le Traqueur en s'asseyant sur une chaise, invitant d'un simple geste de la tête son nouveau colocataire à faire de même.

"Non, jamais. Je ne sais absolument pas m'y prendre avec les ordinateurs.", répondit-il simplement. "C'est pour cela que j'aimaerais savoir ce dont tu as besoin, ce que je dois faire pour toi. Ce que tu bois, ce que tu manges, et surtout si tu le fais. Et j'aimerais également, si cela ne te dérange pas, que tu me racontes ton histoire."

Un vague sourire teinté de nostalgie envahit son visage, puis Nat lui demanda finalement :

"Bois-tu du café ? Il sera bientôt prêt."

Day entra et regarda ce que faisait l’homme. Il le regarda faire chauffer quelque chose et s’essaya à son tour lorsqu’il l’invita. Il avait trouvé maintenant un nouvel intérêt, le réchaud qu’il fixait, regardant les flammes bleues tout en écoutant l’homme qui lui répondait.
Il fut légèrement étonné de l’entendre dire qu’il voulait apprendre son histoire. On ne lui avait jamais demandé ça. Il se demandait même s’il pouvait répondre clairement à ça...son histoire. Elle n’était pas très longue, juste de quoi occuper 4 ans de données.

- Et bien. J’ai été crée à l’image d’un humain qu’aimait ma constructrice. Elle était très douée. Elle m’a fait le plus humain possible sans en être vraiment un. Après, c’est facile à deviner la suite. Le réel a remplacé le factice, jusqu’à qu’elle ne puisse plus supporter mon visage. J’ai commencé à errer alors mais personne ne me garde longtemps à cause la complexité de mes circuits, ils ne sont pas accessibles par des personnes novices comme les derniers ordinateurs à la mode.

Il regarda le café chauffer et Nathaniel lui en proposa, il en profita pour lui répondre sur la question s’il pouvait manger comme un humain.

- Je peux manger ou boire tout ce que vous vous prenez, mais je ne connais pas le goût des choses et elles ne me donneront aucune satisfaction comme un humain après un bon repas. Par contre...je peux me brûler si c’est trop chaud.

Fit-il en désignant d’un signe de tête le café pour exemple.

- Je peux souffrir du froid, ou me couper sur des objets aiguisés et…

Il porta son doigt à ses lèvres et mordit sa chair jusqu’à qu’une perle rouge montre son nez au bout de son doigt et il le montra à son nouveau maître.

- Je saigne comme un humain. Mais ce n’est pas grave tant que c’est rouge. Si ce qui s’écoule est noir encre, alors ça veux dire que je dois être réparer. C’est un témoin. Sinon vous n'aurez pas grand chose à faire pour moi, je peux vous soulager en m'occupant moi même de mon entretient.

Il retira son doigt, l’entourant de son autre main pour stopper le petit saignement qui s’écoulait de la plaie microscopique et qui le picotait. Il avait été crée pour ressembler en tout point à un humain, dans les moindres détails. Mais il restait tout de même enchaîné à son statut d’ordinateur.

- Vous savez à peut près tout. Après, je ne connais moi-même pas toutes mes fonctions.

Nathaniel fronça de plus en plus les sourcils au fur et à mesure que son jeune compagnon parlait.
C’était le deuxième Ordi qu’il rencontrait ici-bas… le premier l’avait touché, quelque part. Sans pour autant le traumatiser.
Mais cette rencontre fugace avait laissé de bien étranges sensations en Nat.
Le réel… le factice… qui l’était vraiment ? Qui pouvait se donner le droit de définir ce genre de chose ?
Car sans pour autant être réellement humains, ces êtres vivaient. A leur manière, à leur rythme.
Cela ne suffisait-il donc pas pour que d’autres les respectent en tant que tels ?

Voyant la goutte perler au doigt de Day, Nat le saisit doucement et, déchirant un bout de torchon propre qui traînait sur la table, il le lui enveloppa d’un air indéfinissable.

« Tu saignes. Pour moi, c’est la preuve que tu « es ». Tu n’es peut-être pas de chair, mais tu es en vie… alors je te respecterai comme un égal. C’est ma façon de voir les choses, ma propre perception de la « liberté » : chacun a le choix, du moment qu’il peut prendre une décision. Ne crois-tu pas ? », fit-il en souriant, serrant doucement le nœud du pansement.

« Ton histoire est cruelle… ou plutôt, ta propriétaire l’est. Mais c’est typique des êtres humains, ça… le caprice… le défi des lois naturelles. »

Le Traqueur se tut, s’étonnant lui-même de parler autant.
Cela ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps…
Il ne s’éternisa pas sur le sujet, car il sentait qu’il pouvait commencer à s’énerver tout seul, aussi continua-t-il autrement :

« Par conséquent, je voudrais que tu prennes ton existence en main : tout ce que tu peux faire toi-même, fais-le. Si tu veux manger, boire, dormir, fais-le. Si tu as envie de parler, fais-le, même si c’est juste pour pousser une gueulante. Si quelque chose te plaît ou non, dis-le. C’est très important. Ce n’est pas une question de me « soulager », mais simplement de t’affirmer en tant qu’être vivant. »

Nat s’interrompit, leur servit le café dans des mugs noirs, vérifiant bien que celui de Day était quasi-tiède, puis se ralluma une cigarette, ouvrit une fenêtre, revint s’asseoir et réfléchit quelques instants sur les dires de son interlocuteur.
Alors, il déclara tout en ressortant son calepin (juste au cas où…) :

« S’il y a le moindre problème, je mettrai ce qu’il faut pour qu’un réparateur digne de ce nom s’occupe de toi et te répare intégralement. Pour le reste, tu peux à présent me poser toutes les questions qui te viennent à l’esprit, je ferai au mieux pour y répondre. »

C’était étrange comme il le considérait. Day imaginait que s’il avait pu ressentir de lui-même une quelconque émotion humaine sans qu’elle soit programmée d’avance, il se serait sentit ému.
Mais cet homme n’était-il pas aveuglé par son apparence ? Il n’avait pas du souvent voir d’êtres mécaniques. Bien qu’au touché, sa peau ai la même texture, la même douceur et le même parfum que celle d’un humain, bien qu’il saigne et ressente les agressions physiques...l’intérieur n’était qu’un ensemble de câbles des centaines de kilomètres et plaques numériques qui faisaient en sorte de le faire penser, agir, réagir, parler etc... Un humain réel n’a pas besoin de tout ça pour être ce qu’il est. Un être humain n’as pas besoin d’aller voir une réparateur lorsqu’il se casse ou se brise, il n’as pas besoin de faire sans cesse attention à ses batteries..

Au moins Day pouvait se reposer sur son système d’autonomie pour faire croire à Nathaniel qu’il prenait des décisions par lui-même. Ce logiciel faisait toujours en sorte qu’il prenne de l’avance sur les choses pour rendre la vie de son maître plus agréable. Quand à "pousser une gueulante", Day ne s’était jamais permis de faire ça de sa courte vie. Quand à aimer une chose ou non, il se contentait d’aimer ce qu’il lui était permis d’aimer et détester également ce qu’on lui désignait. Principalement il se basait sur les propres goûts de son maître pour ce genre de choses.
Le regard de Day avait l’air un peu triste et à la fois légèrement contrarié, il pensait à tout ce flot d’informations que venait de lui dire Nathaniel. Et il en concluait, qu’il était bien plus difficile pour une méca comme lui d’être libre ou agir par lui-même comme l’imaginait son maître. Il avait envie de lui dire "mais je ne vit que pour vous", car c’était bien vrai, son existence sur cette planète ne résidait que dans le but de servir ses maîtres et Nathaniel lui parlait de liberté, mais il l’enchaînait également loin de cette soit disante "liberté" en se faisant son propriétaire.
Day garda ses paroles pour lui, calculant qu’un humain serait peut-être vexé d’entendre ça.

-Si vous voulez que je au mieux tout ce que vous me dites, ..il existe un logiciel, mais je ne sais pas trop comment il se démarre…

Day resta un peu vague dans son explication. Il savait que Nat ne s’y connaissait pas trop en ordinateur, il n’allait pas l’embêter a lui expliquer le fonctionnement de se logiciel. Il n’allait pas trop pouvoir l’aider à le déclancher, surtout qu’il avait déjà fait une recherche dans ses bases de données pour voir si sa créatrice n’avait pas laissé une clef ou une indication de démarrage, mais rien.

Il entendit Nathaniel lui proposer alors ce qu’il voulait et il jugea le bon moment pour lui parler un peu de ses batteries.

- Savez vous où je peux trouver un point d’alimentation ? Une source électrique, même rien qu’une lampe m’irait. Si mes batteries sont à plat je vais tomber en v…sommeil.. Day avait décidé d’utiliser des mots les plus humains possibles pour que Nathaniel comprenne mieux. Ainsi, "sommeil" à la place de "veille"… mais il sera difficile pour vous de me réveiller alors. Oh et, si vous aviez une douche s’il vous plait...

Oui Day se lavait aussi. En plus il avait passé la journée à traîner dans les rues et il s’était taché en réparant le petit robot pet, il voulait enlever tout ça pour paraître sain à son propriétaire.

Bien sûr qu'il ne se leurrait pas quant à la réelle nature de son nouvel assistant, mais il faut croire que Nathaniel avait des tendances animistes.
Il était persuadé que malgré sa programmation et sa conception quasi-parfaites, Day avait réussi à se personnaliser lui-même...
Et comment ne pas se parer d'un certain humanisme en le voyant ?
Pour Nat en tout cas, Day était on ne peut plus humain. Le reste importait peu.

La lassitude et la tristesse qu'il ressentait étaient dues à tout cela.
A ce nouvel arrivé, à cette situation incongrue, à ces souvenirs poignants sans l'être véritablement... c'était, une fois de plus, l'ordre des choses et de mauvais concours de circonstances qui rendaient ces moments anodins complètement déprimants, et Nat le savait parfaitement.
Mais il n'y pouvait rien.
C'étaient ses souvenirs, les seuls qu'il avait, et malgré le paradoxe qu'il ressentait au plus profond de lui, cela restait précieux.
Douloureux, précieux, où se faisait la transition ?

Mais cela n'affectait en rien son efficacité dans son travail.
Même si ce dernier commençait sérieusement à le lasser, il continuerait. Parce que là encore, il n'avait rien d'autre à faire - et il ne savait rien faire d'autre...

Lorsque le jeune Ordi lui demanda où il y avait un point d'alimentation ainsi qu'une douche, le Traqueur répondit :

"Au sous-sol, il y a une sorte de buanderie où j'ai quelques branchements électriques ainsi qu'une salle de bains. De plus, étant donné le peu de place ici, tu pourras t'installer en bas ; il y a une petite pièce avec un matelas sommaire, séparé du reste par des cloisons fines. Alors à présent, fais comme chez toi."

Sur ces quelques mots, le Traqueur se mit en quête de ses cigarettes, en ralluma une nouvelle puis se mit à lire le papier froissé qui lui servait de journal, en quête d'une quelconque nouvelle mission.

Day voulait faire plaisir a son maître et se demandait comment il pourrait paraître le plus humain possible vu qu'apparemment c'était ce que désirai Nathaniel pour l'instant. Day réfléchit un petit moment. Ce qu'il savait sur les humains... la première caractéristique était qu'ils étaient imprévisibles vu qu’ils avaient un libre arbitre, mais lui n'en ayant pas, comment pouvait-il donner l'illusion d'être humain ? Day cru trouver alors. Et s'il faisait tout le contraire de ce qu'il faisait d'habitude ? Cela lui donnerai ce petit coté humain, comme s'il réagissait à de vrai sentiments.
Le concept "faire le contraire que ce que me dit mon programme" lui était venu, car day était fait pour ne pas gêner son maître de quelconque façon, alors que les humains sont souvent égoïstes et se fichent de se ressentent les autres, il devait donc moins ménager son maître...
De toute façon si ça ne marchait pas il pourrait toujours abandonner. Il faudrait au moins tenter.

Day releva la tête en entendant Nat lui indiquer qu'il trouverait tout ce qu'il cherchait dans la buanderie. Il fut très content d'apprendre que Nat lui cédait également cet endroit pour lui seul. Il n'avait jamais eu droit à ça.

-Merc...

L'ordinateur calcula alors qu'il devait commencer maintenant à paraître un peu plus encombrant pour donner cette illusion qu'il avait quelque chose autre que du métal en lui.

- C'est vraiment beaucoup. Je vous remercie.

C'était pas tout à fait ça ><. Son visage était resté froid quand il avait dit ça. Il devait s'entraîner un peu.
Day se leva doucement, on comprenait facilement qu'il allait tout de suite à la buanderie pour recharger en priorité ses batteries avant qu'il ne puisse plus se lever.
Il descendit et arriva dans la pièce légèrement froide, il trouva bien vite un câblage où il se connecta et s'installa quelques minutes. Il regardait le plafond calmement. Il vit alors la lumière clignoter. Il tirait peut être un peu trop sur le jus là ^^''.
Une fois fini, il rangea le tout et chercha la petite salle de bain. Il se lava alors. L'eau était délicieuse. Une petite mélodie monta doucement du sous sol. Day chantais sous la douche ? La voix était agréable, mais c'était étrange ce genre de comportement venant d'un ordinateur. Peut être que Day avait plus d'humanisme qu'il ne l'imaginait.
L'ordinateur termina enfin et se rhabilla. Il regarda un peu encore dans la buanderie pour voir le matelas.

Finalement il décida de remonter pour ne pas faire faux-bond à son maître. Il monta les marches et vit Nat assit à la table, dos à lui. Il s'approcha de lui et allait parler quand il repensa à son petit truc de "faire le contraire" de ce qu'il faisait d'habitude. Il hésita alors, et tendit doucement ses mains qu'il posa sur les épaules de Nat, et il se pencha au dessus de son épaule en souriant agréablement, faisant mine de s'intéresser à ce qu'il lisait.

- Qu'est-ce que c'est ?

Dit-il d'une voix joyeuse en exposant son visage rayonnant, entouré de ses cheveux noirs trempés qu'il n'avait pas rattaché et goûtaient légèrement sur la serviette qu'il portait sur les épaules. Il étaient pas mal long vu comme ça.

... lancement du dossier n°4253...10%...

Il espérait que Nat apprécierait sa réaction. Les humains faisaient ce genre de choses non ?

Tout en lisant, Nathaniel observait très discrètement le jeune Ordi - ce genre de détail qui faisait toute la différence avec un Traqueur comme lui : professionnel et discret à un point tel qu'il savait faire oublier jusqu'à son existence si c'était nécessaire...
Ainsi donc, il avait bien remarqué son petit manège, et se sentait flatté ; s'il souhaitait tant que ça lui faire plaisir, c'était la preuve qu'il voulait établir une bonne entente entre eux.
Très bon début.

Mais le Traqueur ne put s'empêcher d'éclater de nouveau de rire devant le contraste énorme entre ce que Day disait et son expression :

"Ne va pas te faire cramer les circuits juste pour me faire plaisir, Day ! C'est vrai que je ne peux pas te demander "d'être naturel" avec moi. En disant cela, je voulais juste te montrer que tu étais le bienvenu ici. Fais comme tu le sens, vraiment : j'ai la peau dure et je sais encaisser n'importe quoi, depuis quelques années."

Le jeune Ordi avait l'air cependant réellement "ravi" de voir qu'il y avait ici tout ce qu'il lui fallait pour "bien vivre".
Raah... c'était infernal de se dire qu'une si belle création n'était pas réellement vivante...
Lorsqu'il l'entendit chanter sous la douche, le Traqueur ferma les yeux et entonna la même mélopée, sans sentir quelques larmes couler...
Cette chanson... venait de loin, pour sûr... Cela faisait bien 4 ans qu'il ne l'avait entendue.
Et cela lui déchira le coeur tout en le ravissant intérieurement : car s'il chantait, c'était que quelque part Day s'habituait à "faire comme bon lui semblait". Et c'était une très bonne chose.

Essuyant ses larmes, il tenta de reprendre sa lecture mais se perdit dans ces lignes stupides qui ne voulaient pas de lui.
Il sentit une présence, et comprenant que c'était bien Day il laissa faire...
...sentant soudainement avec surprise des mains sur ses épaules !
Ah çà oui, il apprenait vite...

- Qu'est-ce que c'est ?

Nathaniel fronça les sourcils, se demandant comment lui expliquer puis :

"C'est un journal. Un ensemble de résumés des faits de la journée, rédigé par des humains et imprimé sur du papier. Il y a beaucoup de choses dedans, comme des petites annonces envoyées par des tiers, et même... des avis de naissance et/ou de décès. En fait, j'essaie de trouver une annonce pour trouver un prochain boulot. Parfois, des Maîtres envoient des annonces en demandant un nouvel "animal de compagnie"... et moi je les leur trouve."

Puis il ajouta avec un sourire complice :

"Je suis content de voir que tu sembles te plaire ici. Je crois vraiment que nous ferons du bon boulot ensemble."

Day avait eu peur que Nat le rejette mais apparemment ça allais, il appréciait donc quand il agissait comme ça..
Même si il lui avait dit de ne pas trop s'embêter avec ça, ça lui tenait vraiment à cœur...enfin, aux circuits.

Il écouta sagement l'explication de nat. En fait ce papier était comme une banque de donnée qui s’étalait seulement sur une journée. Il hocha de la tête en réponse au sourire de nat.

- J'espère que je vous serais utile.

Day leva ses mains jusqu'à sa serviette qu'il posa sur ses cheveux pour qu'ils gouttent moins, ce qui devait être agaçant. L'ordinateur, se déplaça et s'installa à coté de nathaniel et observa très sérieusement le morceau de papier qu'il tenait.
Soudain il se figea et tendit le doigt sur un portrait qui s'affichait.

- Oh c'est...je la connais.

Le jeune meca s'était arrêté juste un peu avant, pensant que dévoiler l'identité de la photo de la jeune fille générait peut être Nat, sachant qu'il s'agissait sans doute d'une ancienne propriétaire et une des règles de Day était de ne pas parler des anciens maîtres avec l'actuel. Certains humains pouvaient se trouver jaloux, il avait remarqué ça au fil de sa petite expérience sur cette terre.
Mais sur le moment day se demandait surtout pourquoi la photo de cette fille était dans la banque de donnée humaine…

-...rubrique nécrologique ?

Day venait de lire le titre de la colonne dans laquelle la photo se trouvait avec le nom et prénom de la jeune fille, il y avait aussi un court résumé de ce qu'avait été sa vie. Mais bien que day comprenait la signification de milliers de mots,… "mort", "décès" ne signifiait pas grand chose à ses yeux, sachant qu'il n'avait jamais vu la mort jusqu'alors. Il n’avait pas non plus ça dans ses données de base, un ordinateur ne mourait pas lui, il était condamné à demeurer jusqu'au jour où il deviendrai obsolète.

Le jeune homme de métal dirigea son visage vers Nat et on voyait dans son regard qu'il était un peu perdu et à la recherche de réponses. Que voulait bien dire cette rubrique nécrologique ? Nat devait le savoir.

Immédiatement après son explication, le jeune Ordi comprit.
C'était on ne peut plus sûr qu'il allait lui être utile - ce qu'il lui fit remarquer avec un sourire.

Puis vint alors le moment où Day vit, affichée dans la rubrique nécrologique, le portrait d'une jeune fille.
Le Traqueur l'observa attentivement, autant qu'il l'aurait fait avec une proie. Il savait qu'il devait agir ainsi pour déceler certaines "émotions" de son jeune compagnon, et déceler les moments de doute, d'incertitude, de demande, etc.
Car autant l'un demandait parfois l'impossible à l'autre, autant le jeune Ordi craignait d'agir de manière gauche avec lui... bien que Nat s'en contrefiche.

Ce dernier se souvint alors des premiers mots échangés avec Neji, mots qu'il choisissait toujours avec un soin extrême, faisant des efforts phénoménaux pour se souvenir de ce qu'il n'aimait pas entendre.
Un sourire fragile naquit sur ses lèvres pour mourir dans l'obscurité de ces souvenirs douloureux.

A bien y regarder, Day sembla craindre une réaction de Nat... puis ses yeux se fixèrent de nouveau sur la page... et revinrent finalement aux siens, une expression troublante d'incompréhension hantant ceux-ci.

Nat soupira et se lança dans une explication qu'il voulait claire et simple :

"La rubrique nécrologique, pour faire simple, c'est... la "décharge" des humains. Ces lignes indiquent ceux qui sont morts (ou plus en état d'utilisation, si tu préfères). Cette fille, peut importe ce qu'elle représentait pour toi, est morte. Et elle sera enterrée dans la huitaine d'après la date de son décès. Tu ne pourras plus jamais la voir ni lui parler."

Espérant avoir été suffisamment clair et "doux" dans ses propos, tout en maintenant une certaine dureté dans le sens de ses mots (dureté-même de la vie !), Nat voulait qu'il comprenne que pour elle, tout était fini. Sans pour autant se montrer indélicat.
Avait-il réussi...?

Nat était gentil, enfin c'est ce que voyait Day. Il faisait en sorte de lui expliquer tout ce qu'il lui échappait, même si c'était parfois assez sombre. Il regardait la photo tout en écoutant. L'explication était très bien et day comprit une bonne partie, même s'il ne connaissait toujours pas la douleur qu'on pouvait ressentir en perdant quelqu'un. Il n'arrivait pas vraiment à ressentir quoique ce soit à l'annonce de cette nouvelle. Il trouvait que c'était bizarre, il avait l'impression d'être un monstre. Nat ne l'apprécierait jamais s'il restait aussi insensible. ( il fait une vache de fixation lol).

-... Cette fille, peut importe ce qu'elle représentait pour toi, est morte. Et elle sera enterrée dans la huitaine d'après la date de son décès. Tu ne pourras plus jamais la voir ni lui parler.

C'est alors que Day s'agita à ces mots alors qu'il ne réagissait même pas à l'annonce de la mort de cette fille.

- Elle n'était pas importante pour moi ! Et je ne l'ai plus vu depuis très longtemps d'ailleurs.

Il s'accrocha au bras de Nat comme un enfant qui avait peur de voir la seule personne qui comptait pour lui, disparaître.

- Vous êtes la personne la plus importante pour moi ! Elle...elle n'est rien. C'est juste que...

Day se rendait compte qu'il bafouillait un peu. C'était la première fois qu'il se laissait aller comme ça, il en avait un peu honte. Ce donner en spectacle ainsi,… ce n’était pas de son genre.

- ..regardez.

L'ordinateur lâcha alors son bras et se rassit sur la chaise à coté, pivota dessus pour tourner le dos à Nat et souleva son t-shirt, baissant un peu son pantalon également pour lui montrer, caché juste en dessous d’une de ses hanches, en tout petit sur sa peau si bien qu'il fallait forcer pour le voir, deux initiales étaient tatouées. C'était les initiales de cette fille.

- C'est elle qui a fait ce que je suis. Mais c'est elle aussi qui a fait que je suis obligé de traîner dans les rues sans un endroit à moi.

La soudaine véhémence de son compagnon surprit quelque peu Nat ; il lui saisit doucement le bras, le força gentiment à se rasseoir et lui dit :

"Calme-toi. Le passé est le passé. Je ne peux que remercier cette fille de t'avoir créé, et maintenant que tu es là rien d'autre ne compte. Je ne suis pas assez stupide pour ressentir de la jalousie ou de la colère envers toi en un tel moment - ce serait plutôt elle qui mériterait amplement ma rancoeur, Day."

Il se releva, passant une main dans sa tignasse noire tout en soupirant, et reprit :

"La seule chose qui m'importe, c'est d'avoir de nouveau une présence à mes côtés, et d'après le peu que j'ai vu de toi, je ne le regrette absolument pas. Day, je suis quelqu'un de cool la plupart du temps ; il faut vraiment faire fort pour m'énerver, et la plupart du temps, lorsque cela arrive, les dommages ne m'étaient pas destinés..."

Nouveau soupir, puis :

"C'est bien arrivé une fois, oui... que je sois en colère au point de péter un câble. Je crois qu'il vaut mieux que ce soit moi qui te l'apprenne, au fond. Mon boulot, c'est de capturer des êtres vivants que les humains d'ici (les Maîtres) considèrent comme inférieurs - afin que je les leur ramène et qu'ils s'en servent comme jouets. Mais j'ai moi aussi été un "Maître", à une époque, à ceci près que j'ai considéré mes "possessions" comme des égaux ; j'ai eu un assistant, Neji, que je considérais comme un ami, un frère. Et je suis tombé amoureux fou d'une Hybride, Eelian, qui appartenait à un Maître respectueux et aimant - mais pas assez à mon goût."

Bref silence.

"Mais des gens voulaient me faire payer le travail de toute une vie, celui pour lequel je me démenais comme un beau diable. Je voulais offrir un espoir aux autres êtres qui vivent ici à Olphéra, avec nous, sans que nous ne les respections jamais. Grâce à moi (et par la suite, "à cause de moi"), ils ont gagné une liberté amplement méritée et ont fondé un mouvement de révolte qui prenait rapidement de l'ampleur. Trop rapidement, peut-être.", un serrement douloureux l'étreignit au souvenir qui arrivait...

"Et un jour où je revenais du camp de ces rebelles, où une lettre anonyme m'y avait envoyé en disant que des humains menaçaient de massacrer lesdits rebelles, quand je suis rentré chez moi donc, j'ai trouvé plusieurs hommes qui avaient pris en otage Eelian et Neji. Ils les ont exécutés sous mes yeux. Puis... je me souviens juste du néant qui m'a enveloppé. De cette rage incroyable qui m'a embrasé. Je les ai littéralement massacrés... puis j'ai repris conscience. Seulement, 4 ans avaient passé, et je suis incapable de me souvenir de ce que j'ai pu faire durant tout ce foutu temps."

Nathaniel se rassit, l'air inexpressif, et ralluma une nouvelle cigarette.

"Tout ça pour que tu saches qui je suis. Tout ça pour te dire qu'aussi, Hybrides, Neïkos ou Ordis, peu importe notre provenance. Si nous n'avons pas la force ni l'envie de regarder droit devant nous, alors plus jamais nous n'avancerons."

L’ordinateur ne s’attendait pas à ce que Nathaniel lui dévoile son passé comme ça. Des gens qu’il aimait était aussi allé à la "décharge" donc.

Day baissa les yeux vers le sol, il n’arrivait pas à regarder Nat comme s’il n’avait pas le droit de poser les yeux sur lui après ça. Il resta sagement assit sur sa chaise tout le long de son récit mais l’ordinateur avait visiblement du mal à tenir en place. Il cachait son visage derrière les morceaux de tissu de la serviette qui tombait de ses cheveux.

Il vit finalement les pieds de Nat revenir vers sa chaise et il sentit l’odeur de la cigarette qu’il venait d’allumer. Il avait sans doute fini.

L’ordinateur leva alors sa main à ses cheveux attrapa le bout de la serviette sur lequel il tira pour la faire glisser. Il se redressa ensuite, rangeant la chaise en faisant tout pour ne pas croiser le regard de Nat et se dirigea vers l’escalier qui menait aux sous sol.

- Je vais me reposer monsieur.

Day se demandait si ça avait été une bonne idée d’essayer de se rendre le plus humain possible. Il était content sur le moment d’avoir un nouveau maître, mais, le désir d’être parfait à ses yeux semblait s’être envolé sur le moment. Quelque chose lui serrait la gorge, il n’arrivait pas à savoir quoi.

….20% du fichier téléchargé…

- Si vous avez besoin de moi n’hésitez pas.

Il descendit les marches lentement et arriva finalement en bas. C’était sombre mais il ne prit pas le soin d’éclairer la pièce et s’orienta, à ce qu’il s’en rappelait, jusque au matelas. Il prit sa large veste en cuir qu’il installa sur lui, se recroquevilla sur le matelas et poussa un petit soupir comme s’il était réellement fatigué.

Day trouvait triste ce qui était arrivé à son maître, c’était peut être pourquoi il était dans cet état… il a vu même la personne don il était amoureux mourir devant lui. Day ne se rappelait pas qu’on l’ai vraiment aimé jusque là. D’accord il y avait sa créatrice, mais ce qu’elle aimait c’était son apparence, pasque il ressemblait à "l’autre".

Nat soufrait-il de ce qui c’était passé ? Certains humains pouvaient vivre les choses intensément autant que d’autre pouvaient tout refouler. Mais il n’avait pas vu le visage de nathaniel lorsqu’il parlait, il n’avait pu déchiffrer aucune expression.

Day ferma les yeux doucement, tourmenté par ce qu’il venait d’apprendre. Il poussa un second petit soupir avant de se mettre en veille, donnant la fausse impression qu’il dormait, même sa poitrine se soulevait doucement comme s’il respirait. Il avait toutes les caractéristiques d’un humain s’en en être un… pourrait-il un jour goûter le délice de ce savoir vraiment humain sans qu’il ai à faire semblant ?

Pas plus de réaction qu'un objet...

Nathaniel ne s'attendait à rien venant de personne, mais il se demandait après la réaction de Day s'il avait bien fait de le prendre sous son aile.
Si l'on exceptait le fait qu'il n'avait strictement aucune compétence en matière d'ordinateurs ni de programmes (de quelque ordre qu'ils soient), sa décision était quelque peu stupide... mais réfléchie.
La douleur de ces quatre ans d'oubli était toujours là, aussi présente qu'au premier jour, et c'était sans doute la raison pour laquelle il avait choisi Day : parce qu'il n'y avait plus ce handicap, cette foutue barrière de sentiments qui prenaient n'importe qui à la gorge et faisait faire n'importe quoi.

Il n'avait pas à s'impliquer.
Dans cet ordre d'idées, c'était bien lui le plus indifférent, le plus cruel.

Une fois l'Ordi descendu au sous-sol (qu'il allait d'ailleurs aménager quelque peu, c'était la moindre des choses...), Nathaniel finit sa cigarette, plia le journal n'importe comment sous son bras et décida de sortir un peu prendre l'air.
Il ne s'éloignerait pas de la maison.
Pas après ce qui s'était passé la dernière fois.

Il s'assit alors et se ralluma une cigarette, se demandant alors laquelle des deux saloperies aurait sa peau en premier : la clope, ou bien l'étrange maladie qui le rongeait (et qu'un seul homme ici-bas, il le savait, était capable d'apaiser)...?
Aucune importance, à présent.
Il se remit à songer au temps passé... à ses actes plus ou moins répréhensibles... à la façon qu'il avait eue de fuir la réalité, une nouvelle fois.

Mais dans ce monde tellement pourri, qui pouvait clamer la légitimité de ne pas fuir ?
Oui... qui le pouvait réellement, à présent ?

» Une maison pour Nat !! ^^
» Rentrons à la maison[PV Hitomi]