La fin de la liberté...

Cela faisait à présent quelques jours que Nathaniel avait été capturé, et mené contre son grès jusqu'à une petit boutique, qui vendait ses semblables pour des sommes assez coquettes.
Par malchance, il était arrivé dans la soirée du vendredi, et l'établissement fermait comme beaucoup d'autres pendant le week-end, si bien qu'il n'avait pas eu l'occasion d'être libéré de la cage étroite dans laquelle on l'avait poussé...
De plus, ses premiers instants n'avaient pas été agréables, loin de là...

A peine s'était-il réveillé que l'hybride de la cage voisine l'avait agressé sans raison apparente, ravivant la douleur de sa main droite, blessée par la balle du traqueur.
Il s'était défendu, bien entendu, mais comme c'était la première fois qu'il se battait, il n'avait pas conscience de sa forçe, si bien qu'il avait drôlement amôché son rival, le rendant invendable pour plusieurs mois.
Et évidemment, il avait été puni...
Vingt coups de fouet, accompagnés d' une privation de nourriture et de boisson durant 3 jours.

La punition devait prendre fin le lundi soir...
Le matin de cette journée, le jeune hybride s'était éveillé douloureusement.
Sa main le faisait terriblement souffrir, n'ayant été ni désinfectée, ni et encore moins pansée, et ses membres étaient courbaturés, entravés par de solides liens.
De plus, sa gorge était sèche.Il avait soif.Son estomac criait famine.
Il avait perdu l'habitude d'être traité ainsi pendant ses deux années de liberté, et ce brusque changement de mode de vie l'avait considérablement affaiblit.

Séparé de ses deux meilleurs amis, meurtrit, il essayait de se conçentrer sur quelque chose qui lui ferait oublier ses malheurs, mais en vain.
La boutique n'était ouverte que depuis peu, si bien qu'il n'y avait pas grand chose à voir, mis à part les autres pensionnaires du magasin.
Il y avait là un étrange hybride écailleux, une jeune femme dotée d'un bec et de pattes d'oiseaux, un vieillard qui avait des sabots à la place des mains...
Bref, Nathaniel s'ennuyait...
Bien en vu sur le bureau du gérant, étaient posés ses effets personnel, à savoir un portable à clapet, ainsi qu'un baladeur MP3, ce qui n'arrangeait rien à l'affaire...

A défaut de trouver une activité, l'adolesçent s'était assoupi.
Sa queue de lion, longue d'environ 1 mètre, dépassait légèrement d'entre les barreaux de sa prison.
Comme souvent, il portait un pull à capuche rouge, accompagné d'un large jean bleu-fonçé, et de " Vans " noires, seuls souvenirs avec les accessoires multimédia de la vie qu'il avait tant appréciée...
Plongé dans sa torpeur, il ne fit pas attention au fait que la porte s'était ouverte, pour laisser entrer un futur acquéreur...

Nathaniel n'avait pour ainsi dire pas entendu le client approcher de sa cage.
Ou plutôt si, mais il était plongé dans sa torpeur, épuisé par les jours qu'il avait passé dans sa petite cage, si bien qu'il n'avait pas bougé d'un poils.
Immobile, il gardait les yeux fermés, persuadé que le nouvel arrivant ferait comme toutes les personnes qui étaient passées dans les rayons avant lui :
Il ressortirait sans rien, ou avec un autre...

Et pourtant, l'homme s'était immobilisé à quelques pas de lui, avant de tendre la main vers sa queue, qu'il avait effleuré.
La ramenant assez vivement vers lui, l'adolesçent s'était redressé dans un bruit de chaînes, oubliant que son cou était entravé par un collier étrangleur.
L'objet, fidèle à son rôle, s'était resserré autour de sa gorge, le faisant à moitié suffoquer.
L'hybride se débattit un moment, attirant l'attention du vendeur, qui donna un coup contre les barreaux, ignorant son apparente détresse.

Affamé, assoiffé, et privé de l'usage intégral de l'une de ses mains, le jeune prisonnier parvint tant bien que mal à trouver une position qui lui permettait de respirer à peu près normalement...
Essoufflé, il braqua son regard ambré dans celui de l'être humain qui le regardait toujours, un regard dénué de haine, mais pourtant un peu terne, suite aux mauvais traitements endurés.
Ce dernier aurait pu être son extrème opposé :
Doté d'une peau très blanche, et d'une fine chevelure blonde, il semblait légèrement plus grand et plus vieux que Nathaniel.


Difficile cependant de bien se rendre compte, allongé dans une cage étroite pour éviter la strangulation !
L'inconnu était maigre, très maigre, et semblait avoir été soumit à une vie des plus difficiles.
De plus, il n'était sans doutes pas de ceux qui croulaient sous l'argent.
Néanmoins, cela ne gênait pas le jeune homme.
Ca devait être la première fois de sa vie qu'il voyait une personne aussi différente de lui même, et cela l'intriguait fortement.
Alors qu'il ne faisait pas un geste, bloqué par ses liens, on sentait clairement que le vendeur commençait à s'impatienter...

Nathaniel restait là, immobile, à regarder l'humain qui lui faisait face.Ses yeux ambrés, dans lequel se reflétait toute la grâçe et la majestée du Lion, n'exprimaient pas de haine, sinon envers le vendeur, mais plutôt un mélange de sentiments confus :
Un certain étonnement tout d'abord, de voir que l'on pouvait être à ce point différent de ce qu'il était lui même, mais aussi une lueur d'espoir, celui de sortir de sa prison.
Enfin, l'on pouvait perçevoir sa faim, ainsi que son début de déshydratation, mais cela n'altérait en rien son aspect sympathique...

L'homme qui tenait la boutique quand à lui, ne semblait ressentir aucun sentiment à l'égard des hybrides qu'il "exposait".
Il les vendait, touchait de l'argent, et c'était tout ce qui comptait à ses yeux.
Après tout, ils n'étaient que de vulgaires animaux !
Du moins, c'est l'idée qui était solidement ancré dans sa petite cervelle vide.
La phrase qu'il prononça par la suite fut apparement de trop.
Visiblement furieux, l'acquéreur potenciel s'était rué sur lui, avant de le coller brusquement contre les barreaux de la cage de l'adolesçent, qui avait de nouveau fait un mouvement brusque, afin d'éviter un coup perdu.

Encore une fois, cela lui porta préjudice.
Le collier de chaîne se ressera encore un peu plus autour de sa gorge, y laissant une marque cuisante.
Cette fois néanmoins, il échappa à la strangulation, en se recouchant presque immédiatement sur le sol de sa cage.
Quelle ne fut pas sa surprise d'entendre que le blond se renseignait sur son prix de vente !
Comptait-il vraiment l'acheter ?
A l'écoute, Nathaniel regardait fixemement les deux protagonistes de l'affaire, impatient de connaître le dénouement de leur marché.

Bien entendu, le tenancier de la boutique annonça un prix assez exorbitant, que son client n'avait certainement pas les moyens de verser.
Le trouvant plutôt sympathique, le jeune homme avait déçidé de tenter le tout pour le tout.
Son objectif ?
Faire baisser la somme astronomique qui avait été donnée, afin d'obtenir un coût raisonnable.
Et pour cela, il allait ruser...
Sans crier gare, il s'était mit à gémir, serrant contre lui sa main blessée, attirant l'attention des deux humains.
Mécontent, son géôlier avait sifflé :

-Qu'est ce que t'as toi ? Tu vas la boucler ?

Adoptant la voix la plus misérable qu'il avait pu, Nath s'était plaint :

-C'est...C'est à cause de ma main monsieur...Elle me fait mal...

Même si sa blessure était douleureuse, n'ayant été ni désinfectée, ni et encore moins pansée, c'était encore supportable.
Jettant un regard entendu vers son potenciel nouveau maître, l'hybride l'encouragea à jouer son jeu....

Le manège fonctionna pleinement lorsque l'humain décida de se prêter au jeu.
Habile, ce dernier avait prétendu être un esclave en reconnaîssance pour son maître, s'insurgeant quand à la qualité de la " marchandise ", tout en menaçant le vendeur de lui faire une publicité qui ruinerait à jamais son commerçe miteux.
Confus et empressé, le petit homme gras s'était empressé de se saisir d'une solide chaîne, et d'ouvrir la cage de l'hybride, afin de le libérer.
Indélicat, il le pressa afin qu'il se lève, après lui avoir délié les mains et les chevilles, remplaçant ses liens par la laisse.

Se tenir debout après plusieurs jours de jeun, passés dans une cage, fit un effet des plus désagréables au jeune homme.
Titubant, il fit quelques pas, avant de s'arrêter net.
La faim lui faisait tourner la tête...
Affaiblit, mais encore luçide, il profita du fait que le son géôlier annonçe à l'acquèreur qu'il était un cadeau, fait qui l'étonna d'ailleur, pour récupérer son MP3 et son portable, qu'il glissa discrètement dans l'une de ses poches.
Un petit moment s'écoula ensuite, durant lequel maître et hybride se fixèrent, pendant que le tenancier de la boutique continuait de se répandre en excuses bidons.

Finalement, Nathaniel pensa qu'il pouvait avançer sans craindre de s'effondrer.
Lentement tout d'abord, puis de façon plus normale par la suite, il emboîta le pas à son nouveau propriétaire.
Ce dernier était-il réellement aussi sympathique qu'il n'y paraîssait ?
Ou bien avait-il caché sa véritable nature, dans le but de s'attirer les bonnes grâces de sa possession ?
L'adolesçent ne tarderait sans doutes pas à le savoir.
Silencieux, il attendait un mot, un ordre, un geste, n'importe quoi qui aurait pu l'aider à se forger une opinion.

Glissant ses mains dans ses poches, le froid sur sa blessure provoquant le retour de la douleur, il continua donc d'avançer, docile.
Où allaient-ils ?
Qu'allaient-ils faire par la suite ?
Comment le savoir ?
Ce qui était sûr, c'était que Nath devait une fière chandelle à son sauveur.
Et pourtant, les remerçiements ne viendraient pas immédiatement, mais une fois seulement qu'il serait assuré de sa bonté...

Du bout de l'index, Kerwan retenait la lanière de cuir qui terminait la chaîne, laquelle était accrochée à l'autre bout au collier de sa nouvelle "acquisition". Toute tentative d'échapatoire aurait été un net succès, vu le peu d'attention que le blondinet prêtait à son emprise sur le lien. Trop perdu dans ses pensées, il aurait à peine remarqué l'absence de l'hybride. Les yeux mi-clos, il avançait lentement, pas tellement pour éviter trop d'effort à celui qui était encore un inconnu pour lui, mais aussi parce-que ça lui donnait plus de temps pour réfléchir -ouais faut croire qu'une fois arrivé au manoir délabré ses neurones se mettaient en veille-.

Certes, il n'avait pas eu à sortir un sou pour libérer cet être. Mais à présent, il commençait à regretter son geste. Qui dit acquisition d'un être vivant dit entretient, nourriture, soins, et que sais-je encore, et il ne pouvait bien évidemment rien payer de tout cela. Alors, à moins que l'hybride se soit pris d'une passion sans borne pour lui et soit prêt à le suivre en subissant ces contraintes, Kerwan ne voyait plus qu'une seule et unique solution à ce problème, qui les affecterait autant l'un que l'autre.

Stoppant net ses pas au bord d'un trottoir, il se retourna vers son opposé, et le regarda à nouveau dans les yeux, sans exprimer aucune émotion. Il fouilla dans une poche de son long manteau, et en sortit un rouleau de bande blanche, qu'il avait récupérée dans le surplus d'une pharmacie quelconque. S'emparant de la main blessée de l'hybride, avec toute la douceur dont il était capable, il l'enroula soigneusement dans un geste qui montrait l'habitude qu'il avait de répéter ce geste, autant sur lui que sur d'autres, mais ceci était de toute manière bien loin derrière lui. Une fois qu'il eut terminé, il porta sa main frêle et gelée au cou de celui qui lui faisait face, et détacha le mousqueton qui le rattachait à la chaîne. Puis, après ce qu'il pensait et espérait, autant pour l'un que pour l'autre, être un ultime regard, il tourna le dos et reprit son chemin vers le quartier est.

[Bien évidemment faut pas nan plus que Nathaniel tourne le dos aussi sinon ça aura servi à rien =___=]

[ Tkt, je n'avais aucunement l'intention de t'abandonner^^]

Nathaniel suivait toujours, sans dire mot, quand son maître s'était arrêté net.
Que lui était-il passé par la tête ?
Avant même d'avoir eut le temps de se poser la question, observé par son acquéreur, le jeune homme avait eut la surprise de voir ce dernier sortir de l'une de ses poches une bande, à l'aide de laquelle il avait bandé la main blessée de l'hybride, qui s'était laissé faire, éberlué.
Mais le plus étonnant était à venir...
Une fois que ce fut fait, l'homme avait esquissé un mouvement vers son cou, mais ses intentions étaient loin d'être celles auquelles on pourrait s'attendre.

Lentement, il avait détaché le mousqueton qui reliait le collier à la laisse de sa main glaçée, avant de jeter un ultime regard à celui qu'il avait libéré, et de faire volte face, apparement déterminé à s'en aller, en renonçant à son acquisition.
Bouche bée, l'adolesçent s'était empressé de se débarrasser de ses derniers liens, avant de réfléchir un court instant.
Il ne comprenait pas le comportement de son réçent propriétaire : Pourquoi diable lui laisser la liberté de s'en aller ?
Laissant son collier de chaînes derrière lui, dans la poubelle la plus proche, Nath avait rattrapé l'homme, avant de poser une main un peu hésitante sur son épaule, afin de le stopper et de le faire se retourner.

Une fois que ce fut fait, il plongea de nouveau ses magnifiques yeux ambrés dans les siens, avant de prendre la parole, d'une voix respectueuse :

- Je crois que je vous dois des remerçiements...Mais il y a pourtant une chose que je ne comprend pas...Pourquoi me rendre ma liberté ?

En effet, la situation était des plus troublantes !
Rares étaient les humains qui se comportaient de la sorte.A vrai dire, cela n'arrivait jamais...
Laissant sa queue féline s'agiter de gauche à droite, l'hybride attendait une réposne.
Pourquoi ne s'enfuiait-il pas me direz vous ?
Pourquoi ne pas profiter de la chance qui lui était offerte ?
Il y avait à cela deux raisons : Tout d'abord, de la curiosité, ensuite un sens assez aiguisé de l'honneur, doublé d'une loyauté infaillible....

Nathaniel avait attendu sa réponse, qu'il n'avait obtenue qu'après un long moment de silence de la part de son interlocuteur, qui avait semblé réfléchir à la question...
Les quelques mots qu'il avait prononçé avaient pourtant été admirés à leur juste valeur par le jeune hybride.
Tout ce qui lui avait été dit était si vrai, et si étonnant à la fois !
Néanmoins déterminé à payer sa dette, le jeune homme avait reprit, toujours avec cette touche de respect dans sa voix grave :

- J'admire vos paroles.Mais, pardonnez moi si je me trompe, vous ne semblez pas crouler sous l'argent...

Il s'était interrompu un moment, avant de reprendre :

- Je vous dois une fière chandelle, alors, même si nous n'entretenons pas des rapports ordinaires de maître à esclave, permettez moi de vous aider à en gagner. Et si tel est votre choix, je m'en irais dès lors que vous serez certain de pouvoir vivre normalement.

L'adolesçent n'avait besoin de personne pour se nourrir, et sachait se débrouiller seul.
Aider celui qui lui avait permit de sortir de l'enfer lui paraîssait tout à fait normal.
Si celui ci ne souhaitait pas de son aide cependant, il respecterait sa volonté, en s'en allant.
Quelque chose lui disait pourtant qu'il allait accepter...

Peut être cette différence, qui les rapprochait en fin de compte, leur passé commun, ou encore la façon qu' ils avaient de se fixer.
Je ne saurais vous dire exactement de quoi il en retournait...

[Merci Nelson Mandela pour la citation x) Ca collait trop au contexte, j'ai pas pu m'en empêcher =P]

Bien qu'il n'en ait pas l'air, Kerwan était doté d'une assez grande culture, et il n'était pas rare de le remarquer le peu de fois qu'il pouvait ouvrir la bouche. Cette dernière gardait ses fines lèvres fermées, n'arborant aucun sourire, bien que son interlocuteur ne soit pas des plus désagréables. Mais le temps passé attaché à ce mur avait comme figé son expression à la neutralité.

L'hybride, dont il ne connaissait pas le nom d'ailleurs, fit une constatation fort intéressante, et des plus vraies : il ne croulait pas sous l'argent. Ca se voyait tant que ça ? En même temps, entre son pull troué, son jean délavé, ses cheveux emmêlés et son visage livide, on ne pouvait que faire cette conclusion. Seuls son manteau et ses chaussures étaient en assez bon état... Il haussa mollement les épaules, et s'apprêtait à reprendre sa route quand...

"Je vous dois une fière chandelle, alors, même si nous n'entretenons pas des rapports ordinaires de maître à esclave, permettez moi de vous aider à en gagner. Et si tel est votre choix, je m'en irais dès lors que vous serez certain de pouvoir vivre normalement."

La surprise qui s'empara alors de Kerwan fut tellement forte qu'il... haussa un sourcil. Il était en train de parler de dette là ? A l'entendre et à le regarder, il avait l'impression de voir tous ces héros de romans, loyaux et volontaires, qui rêvent de pouvoir faire le bien autour d'eux, et qui y parviennent. Sur ce dernier point, l'ombre persistait pourtant, Kerwan ne le connaissant absolument pas, il n'aurait sû dire s'il était assez entêté pour arriver au bout de ce qu'il se mettait en tête.

Il haussa à nouveau les épaules, ne quittant pas l'autre jeune homme des yeux, et se passa une main dans ses cheveux.

"Si ça peut te faire plaisir... Mais arrête de me vouvoyer, je pense pas mériter autant de respect ou de distance."

Si ça pouvait lui faire plaisir... Après tout, pourquoi pas ? Bon, si il fallait, c'était un psychopathe sanguinaire à la recherche de chair fraîche, mais peu importait, en fait, il s'en fichait pas mal. D'un signe de la tête, il lui indiqua le chemin à suivre, et reprit sa marche, pas trop vite nan plus.

Le jeune homme reçu la réponse de son maître avec une certaine joie.
S'il lui proposait de lui rendre service, il restait néanmoins " libre ", ce qui lui plaisait fortement.
Après tout, quel autre hybride aurait pu se vanter d'avoir un propriétaire pareil ?
Tout en prenant la direction qui lui était indiquée, il s'était brièvement présenté, de façon plutôt polie :

- Au fait, je m'appelle Nathaniel, et v...toi ?

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, l'endroit devenait plus familier à l'adolesçent, comme s'il y était déjà venu auparavent...
Et pour cause !
Il finit par se rendre compte que ses amis Joris et Matthieu vivaient non loin de là !
Un autre point positif en somme, car il pourrait sûrement leur rendre visite assez régulièrement.

Plusieurs questions continuaient de trotter dans l'esprit de Nath : Pourquoi donc cet humain était-il si gentil ?
Qu'avait-il donc vécu pour s'identifier à lui comme il semblait le faire ?
Et puis, pourquoi son visage était-il marqué, à la fois par des sentiments confus et des marques fines ?
Une seule franchit pourtant ses lèvres :

- Dis, je ne te fais pas peur ? Enfin, je veux dire... ça ne t'inquiète pas de tourner le dos à un semi-lion que tu connais à peine ?

Question qui pouvait paraître stupide, mais qu'il posa tout de même...
En effet, s'il le voulait, Nath pourrait sans doutes étriper le frêle humain qu'était son maître-ami en un rien de temps, avec ses griffes puissantes et ses canines acérées.
Bien sûr, il n'en ferait rien, mais beaucoup de personnes normales semblaient craindre la différence que lui et ses frères représentaient...

Cette fois encore, Nath reçu la réponse avec un certain soulagement.
Après tout, s'ils voulaient cohabiter pour un temps plus ou moins long, il valait mieux que les deux hommes s'entendent bien, sans se craindre !
Sa seconde phrase le fit sourire.
Il était vrai que les riches propriétaires étaient plus plus gras que le blond, et qu'ils étaient plus rentables.
Quoi qu'il en soit, l'adolesçent n'avait l'intention de manger personne, même si dans l'instant, il n'aurait rien eu contre un bon gros steack bien saignant.

La faim persistait, de plus en plus tenace, sappant ses forçes.
Même s'il tâchait de ne pas le montrer, il aurait suffit d'un effort plus intense que les autres pour qu'il s'écroule.
C'est pourquoi, lorsqu'ils passèrent devant un bac plein d'eau, le jeune homme plongea ses deux mains dedans, et se mit à boire comme il ne l'avait encore jamais fait.
Après quelques instants, il reprit sa marche, requinqué.
Son estomac criait toujours famine, mais au moins, sa gorge n'était plus aussi sèche...

Il reprit la parole, tentant une petite pointe d'humour :

- Bah, il ne faut pas mélanger quantité et qualité ! Prends le vendeur par exemple : De la viande, il y en avait, mais je ne suis pas sûr que j'aurais pu échapper à une intoxication alimentaire si la folie m'avait prit de le manger !

Après quelques minutes de marche silencieuse, les deux compères croisèrent un cavalier :
Fait qui pouvait paraître sans importance, mais qui s'avéra problèmatique :
Affamé, le jeune hybride vit en l'herbivore une source de viande importante, et s'imaginait déjà en train de se faire les dents sur l'un de ses gigots.
Secouant la tête, et après avoir reprit ses esprits, le jeune homme avait informé son maître-ami :

- Je crois que je ne me sens pas très bien...Faut que je mange un morceau, sans quoi j'ai peur de faire une...bêtise...

Cherchant à faire sortir l'équidé de ses pensées, il s'était concentré sur autre chose, en attendant une réponse...

Nathaniel n'avait pas obtenu de réponse.
A la place de cela, il avait été entraîné dans un cul de sac, jusqu'à une épicerie des plus douteuses.
S'il n'avait pas été aussi affamé, il aurait sans doutes demandé une cigarette à son maître-ami, mais dans de telles circonstances, il n'y avait même pas pensé.
Tout ce qui lui importait pour l'heure, c'était de se remplir la panse...
La petite boutique était plutôt accueillante, et contenait bon nombre de choses utiles : Boîtes de conserves, couverts, assiettes, viandes, légumes, et même des produits nécessaires à l'entretien de la maison.

Le vendeur quand à lui, était plutôt petit, et son manque de cheveux paraîssait encore plus flagrant en face du jeune, qui lui avait une pilosité assez développée.
Menfin, qu'importe !
Bien lui en prit de s'intéresser à lui, car sans quoi, l'hybride se serait sûrement jeté sur le premier morceau de viande à sa portée...
Instinct animal, que voulez vous ?
Au lieu de cela donc, il s'était vu poser tout un tas de questions par le tenancier de l'épicerie, qui semblait ne jamais avoir vu autre chose que des humains ordinaires de sa vie.

Il y en avait eu sur tout les domaines : Dents, griffes, yeux, forçe, habileté, vitesse, éventuelles aptitudes, histoire...
L'adolesçent s'était prêté au jeu, découvrant tour à tour ses crocs et ses griffes puissantes, ou encore en agitant sa queue.
Alors qu'on lui demandait de rugir, " Pour voir " comme l'avait si bien dit le curieux, Kerwan en avait eu assez.
Payant la somme qu'il devait, il avait entraîné Nath dehors, en le tirant par sa main valide.
Une fois arrivés dans un second cul de sac, ce dernier l'avait lâché, avant de lui tendre un bon steack bien juteux.

Impossible pour le malheureux affamé de contenir ses pulsions félines dans un moment pareil !
D'un geste rapide, il s'était emparé du festin, avant de l'engloutir en moins de deux.
Comme il était bon de sentir de nouveau un poids dans son estomac !
Relevant les yeux vers son maître, l'adolesçent avait répondu à ce qui lui avait été dit quelques secondes plus tôt :

- Je pense oui...Cela dit, il n'avait pas l'air bien méchant.

Il s'était interrompu un court moment, avant de reprendre, reconnaîssant :

- Merci pour la viande, c'était drôlement bon !

Malgré ce qu'il avait déjà avalé, son estomac grondait encore.Eh oui, difficile pour un être à moitié lion ( rappelons que le Roi des animaux est capable d'engloutir environs 7kg de viande par jour ) d'être rassasié avec un simple steack, surtout après 3 jours de jeun forçé !
Et pourtant, par politesse, le jeune homme n'osa pas demander plus...
Cela l'embarrassait déjà de faire faire des frais à Kerwan !

L'hybride ne se fit pas prier, et se jeta presque sur la viande que lui tendait Kerwan, qui mit immédiatement ses mains dans ses poches, comme s'il craignait que son compagnon ne les avale par inadvertance. Il ne savait pas tellement si c'était très sain de manger autant après un jeun de plusieurs jours. Enfin, d'un autre côté, Nathaniel n'était pas entièrement humain, peut-être sa composition lui permettait-elle de manger à sa faim sans risquer une quelconque répercution sur sa santé...

Assis sur un cageot de bois, il croquait à belles dents dans une pomme, savourant le goût sucré du fruit, les yeux mi clos. Il avait bien fait d'embarquer l'hybride dans cette ruelle, aussi sombre fusse-t-elle. La nuit commençait déjà à prendre le dessus, et les lampadaires allumés crachaient leur faible lumière sur les murs, rendant les ombres projetées bien plus menaçantes qu'elles n'auraient dû.

Nathaniel avait déjà terminé son pavé de viande que Kerwan en était à peine à la fin du tiers de son fruit, marquant encore plus l'opposition entre les deux êtres. Et malgré cette dernière, l'humain éprouvait une certaine sympathie pour celui qu'il avait sorti de sa cage. Hochant la tête à sa remarque sur l'épicier, il jeta le fruit qu'il n'avait pourtant pas terminé, le laissant aux chiens errants qui auraient la chance ou l'illumination de passer par ce cul de sac. Il se releva, non sans peine, le sac de provisions sous le bras droit. Ce dernier avait été très allégé par l'absence du steak ingurgité par le demi félin, qui n'aurait pu être plus gros, puisque la somme d'argent possédée par Kerwan n'aurait pas été suffisante. Le jeune homme s'adossa à un mur, légèrement dans l'ombre, fixant son compagnon.

"Après ce que t'as vécu, tout te semblera un met de première classe, crois-moi sur parole."

[Pas pu faire plus >< Désolé x) J'esaierai de faire mieux la prochaine fois =)]

[ Bof, je le trouve bien ton post moi, ça me suffit^^ ]

Nathaniel avait engloutit son morçeau de viande donc, à une vitesse impressionnante.
Mais n'oublions pas tout de même qu'il n'était pas tout à fait humain !
Kerwan quand à lui, avait préféré un fruit, qu'il mangeait lentement.
L'adolesçent aimait le goût sucré des pommes, mais elles ne le rassasiaient pas vraiment.
Ce qu'il lui fallait, c'était de la chaire fraîche...
Cela dit, il n'avait encore jamais mangé d'être humain, et il n'avait pas l'intention de tenter l'expérience !

Les paroles de son maître-ami renforçèrent une idée qu'il s'était mise dans la tête :
Pour parler ainsi de la captivité, des sensations qu'elle procurait, et du bonheur de retrouver sa liberté, l'homme avait sans doute vivre dans la servitude à un moment ou un autre...
Prenant soin de ne pas le froisser, et pesant soigneusement ses mots, Nath l'avait questionné :

- Dis moi...Tu parles bien de l'emprisonnement, si bien que j'en viens à penser que tu as toi même été prisonnier à un moment de ta vie...Tu es libre de ne pas répondre bien sûr, mais j'aimerais en avoir le coeur net...

La question pouvait paraître délicate, et elle l'était réellement.
Cependant, l'hybride pensait que pour bien connaître une personne, il ne fallait plus avoir de secrets pour elle, alors, autant commençer à se dévoiler un jour, surtout sur des points importants...

[ Le mien est minable par contre, dsl, j'ai bcp de devoirs...]

[Scuse pour le retard, j'ai pas eu trop le temps ^^]

Kerwan leva les yeux et fixa le lampadaire qui clignottait au dessus de lui, priant pour qu'il rende l'âme au plus tôt, histoire d'abréger ses souffrances. La lumière était tellement faible qu'il aurait pu se permettre de le regarder pendant des heures si son souhait n'avait pas été exaucé. Dans un petit "clic" et quelques étincelles, il devint totalement hors de service, laissant la relève au seul de ses semblables à une dizaine de mètres des deux jeunes gens, et tout aussi faiblard dans son utilité. Vous l'avez donc compris, encore quelques minutes et la rue ne serait plus éclairée que par le ciel étoilé, si seulement les nuages daignaient lui faire un peu de place.

Entendant Nathaniel reprendre la parole, le blondinet rabaissa la tête, et se contenta de fixer sa silhouette, seule chose qu'il voyait à peu près distinctement. Sa question était des plus pertinentes, et il ne s'en trouva aucunement gêné. Si la captivité avait été devenu un sujet tabou pour lui, il ne l'aurait jamais mentionnée, et ne serait surtout pas entré dans cette boutique. Mais il l'avait fait et se retrouver avec une bouche de plus à nourrir... A moins qu'il soit question de gueule ? Non, nous parlerons de bouche, puisque le sujet tient plus de l'humain que du lion.

La voix de Kerwan, bien que celui-ci ne voie pas d'objection à parler d'emprisonnement, était tout de même teintée d'une certaine crainte, tandis que son corps était parcouru de légers frissons. Pour rien au monde il ne revivrait ce calvaire, même si à présent l'idée de quitter ce monde (sans pudeur ni moraaaale, oulà je m'égare) le laissait à présent totalement indifférent.

"Il y a quelques mois, des hommes sont venus dans mon village. Ils ont tout pris, tous nos biens, et nous ont emmenés pour se servir de nous pour je ne sais quelle occupation. Mais je n'étais pas à leur goût, alors ils m'ont laissé à la réserve d'esclave. Après deux mois, je n'avais attiré le regard de personne et faisais plus fuir les clients qu'autre chose, par mon apparence. Alors ils m'ont abandonné dans une ruelle en pensant que j'y mourrais de faim..."

Décidemment, Kerwan devenait bien bavard en la présence de l'hybride. Qui sait, peut-être avait-il trouvé quelqu'un à qui parler librement, et le fait que ce soit un quasi inconnu lui était égal. Le résultat était là : il parlait. La seconde étape restait le sourire...

Après un instant " d'agonie ", les lampadaires de la ruelle avaient fini par rendre l'âme, avec un faible grésillement.
Rendus obscurs, les lieux auraient pu en effrayer plus d'un, mais pas Nathaniel.
Pourquoi ?
Tout d'abord, parce qu'il était habitué à se promener le soir dans la ville, ensuite parce que sa condition d'hybride lui conférait une excellente vision nocturne, si bien qu'il y voyait presque comme en plein jour.

Immobile et silencieux, il avait attendu la réponse de son maître-ami, qui s'était fait attendre quelques courtes minutes.
Visiblement, il était difficile pour Kerwan de se remmémorer son passé...
Chose que le jeune homme ne comprit totalement que lorsqu'il écouta le récit qui lui était exposé :
Visiblement, l'existence de l'humain n'avait pas été des plus agréables, bien loin de là !
Capturé dans son village quelques mois auparavent, il avait été revendu à une boutique d'esclaves, mais, chose étonnante, personne n'avait voulu de lui.
Après quoi, devant ce manque de succès auprès du client, on l'avait abandonné dans la rue, espèrant qu'il meure de faim....

A la fois révolté et attristé, l'adolesçent s'était rapproché de son nouveau propriétaire, pas au point de le toucher, mais juste ce qu'il fallait pour tenter de le réconforter, avant de mumurer des excuses brèves, presque inaudibles :

- Pardonnes moi, j'ignorais que ton passé était aussi douleureux...

Hésitant, il avait timidement tendu une main dans la direction de son interlocuteur, avant de reproduire un geste qui avait été fait à son égard quelques années plus tôt :
Lentement, il avait posé sa main valide sur l'épaule frêle de l'homme, en signe de soutien.
C'était Joris, qui lors de leur première rencontre, était parvenu à le réconforter de cette manière.
Bien qu'encore un peu distant, Nath espèrait qu'il suffirait à son maître...