Loin Du Bruit, De La Ville...

Invité

Un pied devant l'autre... Inlassablement... Au même rythme que la clarté du soleil disparaissait. Une ombre se découpa dans la rue principale d'Elladah. Elle avait toutes les caractéristiques d'une jeune femme: une silhouette fine, élancée, une chevelure qui se balançait doucement derrière elle, de longues jambes… Mais se qui contrastait étrangement était son air dur, ses mains dans les poches et ses vêtements qui se révélaient être un jean crasseux et d'une chemise d'homme déchiré sur le coté droit.

Que je vous explique: Loreliane était parti tôt le matin même, voulant fuir la ville bruyante et animée qu'était Orphéla, et désireuse d'aller passer un moment au village des traqueurs.
Elle aurait pu, tout simplement, prendre un taxi, comme tout le monde, mais une ballade en forêt ne lui ferait pas de mal. Elle s'était mise en chemin tot ce matin, pour être sur d'arriver vers le début d'après-midi. Seulement… la jeune fille était tout, sauf une as de l'orientation et n'avait surement pas pris de carte. Elle avait décidé de prendre par la forêt, certaine que sa marche ne serait que plus agréable entre la fraicheur des arbres et le paysage féerique qui s'offrirait à elle. Mais la balade enchanteresse était vite devenu un calvaire: Lorel' s'était royalement perdu et avait du traverser des champs de ronciers, évité les toiles d'araignées en surnombre, marcher dans la boue… Bref, pas exactement le sport préféré de la brunette.
Seul le soleil lui avait un peu permis de se guide et elle était contente d'arriver avant qu'il ne soit couché définitivement.

Ce fut donc dans un état de crasse et de fatigue que la jeune femme s'arrêta dans le village des traqueurs. Il lui fallait un endroit pour dormir et manger… Mais pour le moment elle avait surtout besoin… de bruits et de compagnies! Oui, tout se dont elle avait voulu échapper le matin même. Mais une journée seule dans une forêt peu accueillante voire hostile vous redonne le gout de la sociabilité, croyez moi.
Elle avisa alors un établissement au dessus duquel une pancarte indiquée "Auberge": le lieu idéal! D'ailleurs il devait y avoir de l'ambiance car un brouhaha incessant s'en échappé accompagner de rire et du tintement des verres que l'on entrechoquent, vident et remplient.

C'est donc d'un pas décidé que la demoiselle rentra dans l'établissement, il y eu un instant de câble pendant que tout le monde tournait les yeux vers la porte afin de voir qui était le nouveau venu. Mais les hommes reprirent rapidement leur activité en découvrait l'air peu engagé de la jeune femme. Ouf, au moins elle passerait inaperçue et ferait se qu'elle veut. Elle alla jusqu'au comptoir et poussa un homme ivre mort qui tomba par terre dans un bruit sourd avant de lui prendre sa place.

-Un hydromel. Commanda-t-elle au serveur venu voir se qu'elle désirait.

Un alcool de fille ça. Mais justement, Loreliane ETAIT une fille. Une fois son verre apporté, elle le vida doucement tout en jetant des coups d'oeil sur les habitués de la Taverne. Des traqueurs, des trafiquants, des commerçants. Bref, de l'honnête comme du malhonnête.
Sa petite comtemplation dura jusqu'à ce que quelqu'un ne s'approche du bar et lui marche sur le pied tout en lui écrasant le coude contre le bois du comptoir.

-Ayeuuuuuuuuuuuh!

En plus de ce cri strident, sa main vola littéralement jusqu'à la joue de l'homme pour lui coller une énorme baffe. Vieux reflexe pratique mais qui peut parfois vous attirer pas mal d'ennuis. Et vue la tête de l'homme qu'elle venait d'agresser… c'est exactement se qu'elle allait avoir: des ennuis!

Invité

La chasse n'avait pas été très bonne. En fait, il n'y avait rien eu de toute la journée et Orion rentrait au village, maussade. Cela faisait une semaine qu'il n'avait plus capturé quoi que ce soit et cela commençait à lui peser sur les épaules. Car quand il n'y avait pas de proie, il n'y avait pas d'argent. Et l'argent était ce qui permettait de survivre dans ce monde. Bien sûr, il avait un plan pour trouver le camp des réfugiés mais il ne pouvait mettre en marche ce plan sans un peu d'argent.

Donc, le voilà au village. Rentré au bercail. Cela ne faisait qu'un mois qu'il était là mais là plupart des gens de la place le connaissaient et plaçaient un nom sur son visage. Habillé d'un jean un peu usée par le travail, d'une chemise blanche recouverte par un manteau de cuir marron, le traqueur avait effectivement l'air d'un chasseur rentrant du travail. Il se trouvait devant la taverne et avant de rentrer, il sortit son paquet de cigarette de l'intérieur de son manteau. Un rouleau de cancer s'infiltra entre ses lèvres et il l'alluma grâce à son briquet.

Orion ouvrit la porte et rentra. L'ambiance n'avait pas changé en cette fin de journée et tout le monde se réunissait pour parler de tout et de rien. On ne fit pas attention au traqueur quand il rentra. Après tout, il s'était intégré rapidement parmi eux. Le jeune homme se dirigea vers le bar afin de se commander un verre et c'est alors que quelqu'un le bouscula accidentellement. Cette personne s'excusa mais Orion avait été poussé sur une jeune femme. Comment il se rendit compte que c'était une femme? En fait, il ne l'avait pas regardée. Il n'avait senti qu'une forte gifle.

Il n'y a que les femmes qui donnent des gifles.

Le silence se fit dans la salle et tout le monde les regardèrent. Amar regarda la femme qui avait osé lui faire ça. Sa cigarette était tombée au sol. Calmement, il vit le barman et lui demanda :

"Un verre d'eau et un verre d'hydromel."

Le barman acquiesça et remplit sa demande. Les gens dans la salle recommençaient à parler mais en murmurant et en regardant toujours les deux personnes. Orion ne s'en occupa pas et prit le verre d'eau. Il l'avala sans tarder. Une journée de travail comme celle-ci lui avait rendu la gorge sèche. Quant à l'autre verre, il le prit et le présenta à la jeune femme.

"Je vous l'offre?"

Il n'attendit pas la réponse et versa l'hydromel sur la tête de celle qui l'avait giflé. Tous dans la pièce partirent à rire.

"L'hydromel, c'est pour les filles, non?"

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Déjà son entrée peu discrète et maintenant le claquement d'une gifle magistrale… Voila se qui s'appelle se faire remarquer! Tous les bruits de conversation avaient cessés et une centaine de paire d'yeux se braquèrent dans leur direction. La demoiselle aurait préféré moisir encore pendant plusieurs heures dans cette horrible forêt plutôt que de se retrouver dans cette situation si gênante.
Elle ferma les yeux un instant, attendant une réprimmande… qui ne vint pas! Pire: l'homme qu'elle venait de frapper était tranquillement en train de passer commande d'une voix calme et posé, ne se souciant absolument pas d'elle. Elle aurait voulu lui poser franchement la question "Bon tu me frappes, tu m'engueules ou est ce que je peux finir mon verre tranquille?" Parce que la… elle ne savait vraiment pas ou se mettre.

Même si les conversations avaient repris, les deux jeunes gens restaient quand même le centre de l'intention quand on remarque que des coups d'œil étaient fréquemment lancés vers eux. Le serveur apporta rapidement les deux verres commandés par l'inconnu et ce dernier vida le verre d'eau d'une traite. A la plus grande surprise de Lorel' il lui présenta même le deuxième avant de lui offrir.
La bouche un peu entrouverte, style poisson rouge éberluée, la brunette n'eu même pas le temps de le remercier ou d'esquisser le moindre geste… que déjà il lui renverser le verre sur la tête! Ce ne fut plus le brouhaha des conversations que perçurent les oreilles de la jeune femme mais un formidable éclat de rire collectif. Elle qui était déjà poussiéreuse et fatigué la voila maintenant trempée.

Dans un sursaut de colère, elle saisit son propre verre quasiment plein et le balança à la figure du jeune homme. Il était maintenant tout les deux dégoulinants. Le voir ainsi modifia l'air de Lorel' et son expression colèrique se transforma rapidement en sourire puis même en éclat de rire franc.
…
Elle avait tout l'air d'une gamine très fière de sa petite vengeance et en l'occurrence… elle était une gamine très fière de sa petite vengeance.

Peinant à reprendre son souffle, elle appela le serveur d'un signe de la main et lui commanda cette fois-ci deux vodkas. Pendant qu'il allait chercher les commandes, elle désigna au jeune homme un tabouret vide à coté d'elle, lui indiquant ainsi de s'asseoir.
Les deux verres furent posés devant elle et elle en poussant un pour qu'il se retrouve en face d'Amar.

- Permettez-vous de vous offrir celui-ci. Un alcool d'homme n'est ce pas? Et je vous promets que je vous ne le balancerai pas à la figure.

N'attendant de voir s'il acceptait ce verre en signe de réconciliation, Loreliane prit son propre verre et le vida d'une traite. L'alcool fort coula le long de sa gorge et lui arracha une grimace tandis qu'un long frisson lui parcourait le dos.
Et bien oui: quand on est une fille… On le reste!

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